Pour s’assurer que Microsoft respectera bien les accords passés à l’issue du procès anti-trust à son encontre, la juge Collen Kollar-Kotelly prévoyait de mettre en place un comité de surveillance. Celui-ci vient d’être finalisé. Composé d’éminents spécialistes de l’industrie informatique, il aura pour mission de vérifier, pendant cinq ans, que Microsoft s’en tient aux accords passés avec la justice américaine.
Parmi les accords passés entre le département de la Justice américain (DoJ) et les neufs Etats plaignants d’une part, et Microsoft d’autre part, à l’issu du procès anti-trust, l’un d’eux stipulait la création d’un comité de surveillance permanent afin de vérifier que l’éditeur de Redmond se pliait bien aux mesures édictées par la juge Collen Kollar-Kotelly. Pour mémoire, celles-ci interdisent notamment à Microsoft d’user de sa position dominante pour imposer aux intégrateurs la présence de Windows dans leurs machines. Par ailleurs, l’éditeur se doit, notamment en dévoilant tout ou partie du code source de Windows, de faciliter l’intégration de logiciels concurrents. Le nettoyage du bureau des divers utilitaires (ou plutôt leurs icônes) dont Internet Explorer et Windows Media Player pour, éventuellement, les remplacer par des logiciels concurrents (Netscape, RealPlayer…) fait également partie des mesures. Composé de trois personnes, le comité de surveillance vient d’être finalisé et va pouvoir commencer ses travaux.
Sous surveillance pendant 5 ans
Nommés respectivement en novembre 2002 par le DoJ et Microsoft, Harry Saal et Franklin Fite se devaient de désigner le troisième homme, en toute indépendance de leurs mandataires. Les deux hommes viennent de choisir Edward Stritter. Leur mission, qui court sur 30 mois (cinq ans), leur accorde beaucoup de pouvoir. Ils travailleront au siège de Microsoft à Redmond, auront l’autorisation d’interroger n’importe quel employé de l’éditeur et auront librement accès aux codes sources des applications maison ainsi que tous types de documents présents (courriers, livres, études…). Le comité n’aura pas de pouvoir de sanction mais seulement celui de rapporter aux plaignants les anomalies constatées. Aux plaignants de décider ensuite ce qu’ils feront de ces informations. Ce qui, si cela arrive, pourrait replonger Microsoft dans une bagarre juridique avec la Justice américaine.
Evidemment, les personnalités sélectionnées sont d’éminents spécialistes. Cofondateur de Network General, devenu Network Associates, de Nestar Systems ou encore Smart Valley, notamment, Harry Saal a travaillé pour plusieurs entreprises, publiques et privées, de la Silicon Valley dont Borland International. Diplômé d’un doctorat en physique de l’université de Columbia, il est spécialiste des réseaux de communication et systèmes d’information. Franklin Fite a quitté Microsoft en 2000, pour qui il s’est notamment occupé du développement de Windows CE, pour diriger Nimble Technology, une start-up spécialisée dans les développements XML. Auparavant, il supervisait le développement d’applications pour les laboratoires Bell AT&T. Enfin, Edward Stritter a commencé sa carrière comme programmeur pour les laboratoires Bell, également. Il a ensuite supervisé l’architecture du processeur 68000 de Motorola avant de fonder MIPS Computer.
[source – vnunet.fr]