Six Américains qui ont perdu des proches ou qui ont été blessés au cours des attentats commis par des extrémistes islamistes le 11 septembre 2001 aux Etats-Unis sont attendus jeudi au procès du Marocain Mounir El Motassadek, jugé à Hambourg, en Allemagne, pour complicité dans ces attentats.
El Motassadek est la première personne au monde à être jugée dans le cadre de ces attentats. Au cours de ce qui promet de tourner à un confrontation vive en émotions, les co-plaigants auront la possibilité de raconter leur douleur au tribunal, ainsi qu’à l’accusé.
Leur participation au procès a été rendue possible par une loi allemande qui accorde aux victimes de crimes le droit d’assister à un procès, d’avoir accès aux mêmes documents confidentiels que la défense, de demander des auditions de témoins et d’interroger l’accusé. Jusqu’à présent, le groupe de victimes était représenté au procès par deux avocats.
El Motassadek, 28 ans, est accusé d’avoir été un « rouage essentiel » de la cellule de Hambourg, base-arrière des attentats qui ont fait plus de 3.000 morts. Selon l’accusation, il aurait approvisionné le compte de l’un des kamikazes, afin de payer les cours d’aviation de plusieurs d’entre eux, en connaissance de leurs plans.
Poursuivi pour « complicité de meurtres » et « participation à une organisation terroriste », il encourt la réclusion criminelle à perpétuité, ce qui revient dans la pratique en Allemagne à une peine maximale de 15 ans de prison, sauf en cas de fixation d’une peine de sûreté.
Selon leur avocat, Ulrich von Jeinsen, les six co-plaignants américains en représenteront plusieurs dizaines d’autres qui n’ont pas pu ou pas voulu assister au procès, le premier au monde consacré à cet attentat.
Parmi eux figurent Stephen Push, dont la femme Lisa Joy Raines a été tuée dans l’avion qui s’était écrasé sur le Pentagone à Washington, et Maureen Fanning, dont le mari Jack, pompier new-yorkais, était mort dans les décombres du World Trade Center.
Stephen Push avait déclaré à des journalistes en novembre à Berlin qu’il avait l’intention de montrer au procès d’El Motassadek la « face humaine » de la tragédie du 11 septembre.
Depuis le début de l’instruction, El Motassadek reconnaît avoir fréquenté à Hambourg trois des kamikazes, l’Egyptien Mohammed Atta, considéré comme leur leader, l’Emirati Marwan Al-Shehhi et le Libanais Ziad Jarrah. Mais il nie avoir jamais été au courant des projets d’attentats.
Le procès est désormais entré dans sa phase finale, en dépit de procédures de dernière minute engagées par la défense pour obtenir de nouveaux témoignages et l’accès à de nouveaux dossiers. Le jugement est attendu pour le début du mois de février.
[source – yahoo.com]