Le projet du berlinois Daniel Libeskind aurait été choisi pour la reconstruction du World Trade Center détruit le 11 septembre 2001, a affirmé la chaîne d’information locale en continu New York One (NY1).
La chaîne, citant des « sources officielles » voulant rester anonymes, a indiqué, à la veille de l’annonce officielle du choix final, que le projet de l’architecte allemand, baptisé « Jardins du monde », a été préféré à l’unanimité à celui d’une équipe d’architectes new-yorkais baptisée THINK.
Les autorités new-yorkaises ont prévu d’annoncer le vainqueur du concours international, auquel 407 équipes d’architectes et d’urbanistes du monde entier ont participé, jeudi au cours d’une conférence de presse.
Le gouverneur de l’Etat de New York, George Pataki et le maire de New York, Michael Bloomberg, dont les voix sont prépondérantes, n’ont pas caché au cours des derniers jours leur préférence pour le projet de Daniel Libeskind.
Il prévoit notamment de préserver en sous-sol une partie de la fosse qui est aujourd’hui « Ground Zero », et notamment le mur de soutènement (baptisé « la baignoire ») qui l’isole du lit du fleuve Hudson tout proche, afin de le transformer en monument à la mémoire des quelque 2.800 victimes.
Il comprend plusieurs immeubles de verre et d’acier à pans coupés et une flèche s’élevant à plus de 541 mètres de haut (soit 1.776 pieds, en hommage à l’année de l’indépendance américaine, 1776).
Ce projet prévoit aussi deux vastes espaces publics disposés de façon à ce que, tous les ans le 11 septembre au matin, le soleil les éclaire sans aucune ombre.
A l’issue d’une compétition à laquelle 407 cabinets d’architecture et d’urbanisme du monde entier ont pris part, il ne restait plus depuis le 4 février que deux projets en lice: celui de Daniel Libeskind, auteur notamment du Musée juif de Berlin, et celui de l’équipe THINK, comprenant entre autres l’architecte uruguayen Rafael Vinoly.
L’équipe de THINK avait prévu l’édification de deux tours géantes en treillis métallique, souvent baptisées les « Tours Eiffel du XXIe siècle », au sein desquelles seraient inclus des jardins suspendus, des salles de spectacle, un musée et le mémorial.
Le projet choisi sera susceptible d’être largement amendé, ont averti les autorités new-yorkaises, pour respecter les impératifs de plusieurs intervenants au dossier et les nécessités de l’aménagement des transports en commun. Il devra également tenir compte de la nature du monument à la mémoire des victimes, qui va faire l’objet d’un concours d’architecture distinct au printemps, avec annonce du vainqueur le 11 septembre 2003.
Avant même que le lauréat n’eût été désigné, les deux projets avaient été critiqués pour leur gigantisme, de nombreuses voix s’élevant pour assurer qu’il serait difficile de trouver des locataires pour des tours aussi hautes après le traumatisme du 11 septembre ou qu’elles allaient constituer une nouvelle cible d’attentats.
Plusieurs études économiques ont également souligné que New York souffrait actuellement, et sans doute pour les années à venir, d’un surplus de mètres carrés de bureaux disponibles et que rien ne laissait prévoir que des entreprises soient prêtes à louer les espaces qui vont être construits.
La coutume et les règles économiques veulent qu’aux Etats-Unis, et à New York en particulier, le marché dicte ses besoins et il est exceptionnel de voir des immeubles érigés qui n’aient pas auparavant en grande partie trouvé preneurs.
Le promoteur immobilier Larry Silverstein, détenteur du bail du World Trade Center (il l’avait signé en juillet 2001) pour 99 ans, s’est également plaint récemment de ne pas être assez consulté, et a menacé à mots couverts d’entraver, par un recours à la justice s’il le faut, le processus de reconstruction.
[source – yahoo.com]