Le Conseil d’Etat rejette la requête d’Air Lib, les salariés mobilisés

Le Conseil d’Etat a rejeté la requête en référé d’Air Lib contre la décision du gouvernement de ne pas prolonger sa licence d’exploitation, a annoncé lundi la haute juridiction administrative dans un communiqué.

Les salariés d’Air Lib ont bloqué lundi peu après 13H30 la RN7 aux abords de l’aéroport d’Orly-Ouest, provoquant des embouteillages monstres et contraignant des centaines de voyageurs à rejoindre à pied l’aérogare distante de plus d’un kilomètre avec leurs bagages, a constaté un journaliste de l’AFP. Le trafic a été interrompu sur les quatre voies. Les manifestants se sont dispersés peu avant 15h00 sans incident, a constaté un journaliste de l’AFP.

Les salariés étaient conviés ce lundi à 18h00, à une nouvelle manifestation, place de la Bastille à Paris, à l’initiative de deux radios qui ont voulu leur témoigner la solidarité des clients des vols d’Outre-mer.

Mardi matin, ils sont à nouveau appelés par l’intersyndicale d’Air Lib à manifester à 11h00 devant le ministère des Transports.

La direction d’Air Lib avait déposé le vendredi 7 février un recours contestant le refus du ministère des Transports de prolonger la licence d’exploitation de la société au-delà du 6 février. Depuis les avions de la compagnie sont cloués au sol.

Air Lib estimait que cettE décision portait « atteinte à la liberté d’entreprendre et à la liberté du commerce ». Le comité d’entreprise de la société s’était joint à cette requête.

Dans une ordonnance, le juge des référés a rejeté lundi la requête d’Air Lib, sans tenir d’audience publique. Il a estimé que la décision du ministère ne pouvait être « regardée comme portant atteinte à une liberté fondamentale ». Il a considéré qu’elle n’était pas non plus illégale.

Le rejet par le Conseil d’Etat du recours de la direction d’Air Lib a suscité un regain de tension à Orly, où les salariés, réunis en assemblée générale depuis 10H30 en vue d’une manifestation en zone aéroportuaire, ont accueilli la nouvelle aux cris de « Bussereau, démission ! »


« Le Conseil d’Etat, les ministres, le gouvernement, ils sont tous en train de faire un enterrement en grande pompe avec les présidents des entreprises publiques comme haie d’honneur », a déclaré Paul Fourrier (CGT).

« A un moment, il faut qu’ils arrêtent tous de verser des larmes de crocodile sur le sort des salariés d’Air Lib et qu’ils prennent véritablement leurs responsabilités », a ajouté le délégué CGT.

La manifestation a ensuite été dispersée à coups de gaz lacrymogènes, à l’intérieur de l’aérogare d’Orly-ouest. Selon des témoins, un premier jet de lacrymogènes est venu des rangs de la police, suivi d’un fumigène déclenché par un manifestant qui a été immédiatement plaqué au sol et interpellé, avant d’être relaché.

Un responsable de la Police aux frontières (PAF), présent sur les lieux, a déclaré à l’AFP qu’il n’y avait eu qu’un fumigène et que la police n’était pas munie de gaz lacrymogènes.

Après un face-à-face tendu entre les salariés regroupés à l’extérieur de l’aérogare qui en bloquaient l’accès avec des barrières métalliques, et les CRS présents en très grand nombre dans l’aérogare, casqués et munis de boucliers, les manifestants ont décidé de se rendre sur la RN 7 qu’il ont commencé à bloquer peu après 13H00.

A Toulouse et Nice, des manifestations ont déjà eu lieu dans la matinée.

[source – yahoo.com]