Dans la guerre judiciaire que se livrent Sun et Microsoft autour de Java, Sun vient de perdre une bataille. Une cour d’appel de Virginie vient de casser le précédent jugement qui imposait à Microsoft d’intégrer Java dans Windows notamment. Une décision qui intervient au moment où le géant de Redmond publie un nouveau Service Pack (SP1a) ôté de sa propre machine virtuelle.
Encore une histoire à rebondissements multiples. Alors que fin décembre 2002, le juge américain Frederik Moltz imposait à Microsoft d’intégrer Java (Java Runtime Environment) dans Windows et Internet Explorer dans un délai de 120 jours, la cour d’appel de Richmond (Virginie) vient de suspendre ce jugement, bloquant ainsi le délai accordé à l’éditeur de Redmond pour une durée indéterminée. Microsoft avait effectivement fait appel de la décision du juge Moltz le 21 janvier 2003. Les deux parties doivent de nouveau se retrouver devant le juge pour exposer leurs arguments mais aucune date ne semble avoir été fixée.
La décision de bloquer le processus d’intégration du Java de Sun dans l’Os de Microsoft intervient au moment où l’éditeur met à disposition une nouvelle modification de son système d’exploitation. Intitulée Windows XP Service Pack 1a (SP1a), cette nouvelle version n’offre quasiment aucune différence avec la version SP1 si ce n’est qu’elle n’inclut plus la machine virtuelle Microsoft (Microsoft VM) concurrente à celle de Sun. La firme de Bill Gates recommande d’ailleurs de ne pas mettre à jour le SP1a si les utilisateurs ont déjà fait la mise à jour avec le SP1.
1 milliard de dollars de dédommagements
La mise à jour SP1a se conformait à une précédente décision de justice. Et l’intégration de Java devait avoir lieu à travers une prochaine SP1b, voire dans Longhorn, nom de code de la future version de Windows. En revanche, selon l’éditeur, Windows Server 2003, annoncé pour avril prochain, n’était pas concerné par le jugement de Moltz. Dans tous les cas, la récente décision judiciaire favorable à Microsoft pourrait bloquer tous les développements maison jusqu’à son issue. En tout cas, l’appel gagné par Microsoft retarde d’autant son procès éventuel avec Sun qui réclame 1 milliard de dollars de dédommagement.
Un nouveau soutien pour la Liberty Alliance |
Lot de consolation pour Sun : l’opérateur de services d’informations financières SyndicateHub vient de choisir la solution Liberty Alliance aux dépens de Passport de Microsoft. Petit rappel : ces deux systèmes d’identification et d’authentification permettent à l’internaute de s’identifier une seule fois afin de naviguer sur les sites partenaires de manière authentifiée. SyndicateHub fournit ses services à nombre d’instituts financiers américains (Goldman Sachs, Merril Lynch, Morgan Stanley…) et européens (Crédit Suisse, UBS…). Cette adhésion à la Liberty Alliance intervient après celles d’American Express, de Bell Canada, Lycos Europe et United Airlines notamment. Le projet lancé par Sun en 2001 semble donc gagner du terrain sur le Passport de Microsoft. |
[source – vnunet.fr]