Election présidentielle au Kenya

Quelque 10 millions de Kényans sont appelés aux urnes ce vendredi pour élire leur nouveau président qui succèdera à Daniel arap Moi, 78 ans, au pouvoir depuis 1978, et à qui la Constitution interdit de se représenter.

Des élections législatives et locales se tiennent en même temps que la présidentielle. Les bureaux de vote fermeront à 18h00 locales (15h00 GMT), et les résultats devraient être annoncés dimanche.

De nombreux observateurs étrangers surveilleront le bon déroulement des opérations de vote. La mission de l’Union européenne est la plus importante avec 140 observateurs.

La principale alliance de l’opposition, la Coalition nationale Arc-en-ciel (NARC), est donnée favorite de ces scrutins face à l’Union nationale africaine du Kenya (KANU) qui est au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1963.

Mwai Kibaki, 71 ans, en tête dans un sondage Cinq candidats sont en course pour occuper le fauteuil présidentiel, dont deux sont donnés comme favoris : Mwai Kibaki, 71 ans, pour la Coalition Arc-en-Ciel et Uhuru Kenyatta, 42 ans, pour le parti au pouvoir.

M. Kibaki, deux fois candidat malheureux à la présidence, a servi pendant 25 ans le pouvoir en place avant de passer dans l’opposition, en 1991, lors de l’entrée en vigueur du multipartisme.

Un sondage d’une organisation américaine, publié début décembre, le créditait d’un score digne d’un plébiscite : 68% contre 21% seulement à M. Kenyatta.

Le président Moi a voté pour élire son successeur vendredi à 6h30 (3h30 GMT) dans son bureau de vote de Kandui, dans la vallée du Rift (nord du pays), a constaté l’AFP. « Je veux souhaiter bonne chance à celui, quel qu’il soit, qui va me succéder », a-t-il déclaré à la presse après avoir déposé son bulletin dans l’urne. « Je vais céder la place avec joie, heureux d’avoir conduit mes deux mandats dans une démocratie multipartite », a-t-il ajouté.

Le président votait dans le bureau installé dans l’école primaire Lena Moi, qui porte le nom de son épouse, dont il vit séparé depuis plusieurs années.

Un de ses fils, Gideon, est candidat à l’élection législative dans cette circonscription, sous les couleurs de la KANU, et est assuré d’être élu avant même l’ouverture des bureaux, après le désistement de tous ses rivaux au cours des dernières semaines.

A Nairobi, dans les cinq bureaux du centre de vote de l’école primaire de Cheleta, dans le quartier de Runda (nord), où l’AFP a assisté à l’ouverture du scrutin, une cinquantaine d’électeurs seulement étaient présents à 6h00, arrivés pour la plupart des deux bidonvilles voisins de Githogoro et Huruma.

Trois policiers en uniforme et plusieurs autres en civil gardaient l’école, où les opérations de vote ont commencé dans le plus grand calme.

Dans le district de Nyeri, à 170 km au nord de Nairobi, le premier électeur a voté à 6h30 (3h30 GMT) dans le bureau de l’école primaire Mumaimi, où M. Kibaki est inscrit. Quelque 200 électeurs attendaient leur tour, mais le candidat à la présidentielle n’était pas encore parmi eux, a-t-on constaté.

Le scrutin a commencé dans le calme également à Mombasa, le port kenyan sur l’océan Indien, mais avec un retard d’une demi-heure dans un des bureaux de vote, où plusieurs centaines d’électeurs étaient alignés devant les portes.

Kenya

L’opposition est donnée favorite aussi bien pour la présidentielle que pour les deux autres scrutins, mais elle ne cesse de prévenir qu’en cas de fraude, elle rejettera les résultats officiels.

[source – latribune.fr]