Infiniband finit par s’imposer

Mis au point dès juin 2000 pour succéder au bus PCI, le projet d’interface d’interconnexion rapide Infiniband était jusqu’à présent resté dans les cartons. Ses performances techniques et sa capacité à relier serveurs et équipements de stockage suscitent pourtant un regain d’intérêt chez les constructeurs.

Infiniband, architecture de gestion des entrées-sorties reposant sur la commutation, cessera-t-elle un jour d’être l’Arlésienne de l’informatique ? Dell, IBM et Sun Microsystems ont en tout cas annoncé leur intention d’utiliser Infiniband dans leurs produits, avec des serveurs attendus dès 2003. Quant à HP, l’autre grand constructeur informatique, il a décidé d’adopter une position d’attente, son éventuel engagement étant conditionné par la demande de ses clients.

Infiniband, rappelons-le, a été conçu afin de succéder au bus PCI des ordinateurs de bureau et des serveurs. Lequel montre ses limites : sa bande passante est insuffisante pour répondre aux besoins de plus en plus importants d’échange de données. En outre, il a le défaut d’allouer la même bande passante à l’ensemble des périphériques. D’où des problèmes d’embouteillage, pouvant se traduire par des chutes dramatiques de performances.

A l’origine d’Infiniband, une association, Infiniband Trade Association ou IBTA, comptant plus de 200 membres dont sept initiateurs : Intel, Dell, HP, IBM, Microsoft, Compaq et Sun Microsystems. Mais depuis la publication des premières spécifications en juin 2000, seules quelques puces électroniques et matrices ont jusqu’à présent été réalisées. En outre, il y a quelques mois, Intel et Microsoft se sont désengagés d’Infiniband, de sorte que son adoption à une large échelle semblait compromise ou du moins repoussée aux calendes grecques.

Infiniband pour les serveurs

Les déclarations d’intention conjointes de Dell, IBM et Sun sont évidemment de nature à changer la donne. Du coup Infiniband est à nouveau dans le vent, pas du tout pour équiper des PC mais des serveurs, notamment les serveurs très compacts, les serveurs lames, qui sont appelés à équiper les centres de données. La disparition physique des emplacements d’entrées/sorties PCI dans les châssis d’ordinateurs permet en effet de gagner de la place. D’une manière générale, le regain d’intérêt pour Infiniband réside dans la possibilité qu’il offre de relier des serveurs bas de gamme en grappe ou d’interconnecter des équipements de stockage, afin d’en accroître les possibilités respectives de calcul et de stockage.

Ainsi IBM prévoit-il d’utiliser dans un premier temps l’interface Infiniband dans ses serveurs Intel de la gamme xSeries, puis dans les autres gammes : pSeries, iSeries et les mainframes zSeries. Dell a la même approche. Mais c’est encore Sun qui est le plus enthousiaste car il a décidé d’intégrer Infiniband dans tous ses produits, qu’il s’agisse de serveurs ou d’équipements de stockage.

[source – vnunet.fr]