L’association dénonce les modes de tarification à la seconde des opérateurs, qu’elle accuse de manipulation. Elle réclame une loi pour imposer le décompte à la seconde des durées de communication.
« Oui à la tarification à la seconde, mais pas aux conditions fixées par les opérateurs. » UFC-Que Choisir repart en guerre contre les pratiques commerciales des opérateurs de téléphonie mobile.
C’est pourtant sous la pression de l’association de défense des consommateurs que Bouygues Telecom et Orange ont consenti à proposer à leurs clients un mode de tarification à la seconde, dès la première seconde, mais en contrepartie d’un surcoût mensuel de 3 euros.
Seulement voilà, elle estime aujourd’hui que ces nouvelles offres sont complexes et qu’elles profitent rarement aux consommateurs. « Les opérateurs n’ont pas complètement supprimé les paliers de communication et ils ont introduit le décompte à la seconde sous forme d’option. Ce double système de facturation complique considérablement le choix des consommateurs qui ne savent plus comment choisir la formule la mieux adaptée à leurs besoins », explique Alain Bazot, vice-président de l’UFC-Que Choisir.
Pour Julien Dourgnon, chargé de mission à UFC-Que Choisir, « les opérateurs ont détourné le principe de la tarification à la seconde et ils s’en servent pour manipuler les consommateurs ». Selon lui, bien peu d’utilisateurs tirent partie du décompte à la seconde, tel que les opérateurs l’ont mis en place. « Les seuls à bénéficier du système sont ceux qui dépassent systématiquement la durée de leur forfait, explique-t-il. Les autres devront payer plus cher et augmenter leur temps de communication s’ils veulent profiter de la tarification à la seconde. »
Une loi pour imposer le décompte à la seconde
« Ce que nous voulons, c’est une loi qui inscrive la seconde comme norme impérative de mesure du temps des communications », s’exclame Alain Bazot. Autrement dit, que les opérateurs renoncent définitivement aux tarifications par palier, y compris sur les formules prépayées. C’est à cette condition que l’on retrouvera une véritable transparence des tarifs, estime le représentant d’UFC-Que Choisir.
« Nous lançons un appel solennel aux pouvoirs publics pour qu’ils se saisissent du problème », poursuit Alain Bazot. Concrètement, l’association va envoyer une lettre ouverte aux parlementaires pour les inciter à déposer une proposition de loi permettant d’imposer le décompte à la seconde pour toutes les communications.
« Si cela ne marche pas, nous nous tournerons vers la Commission européenne, précise le vice-président d’UFC-Que Choisir. Nous savons qu’elle est très attentive à la transparence tarifaire sur le marché des télécommunications. »
Aider les consommateurs à choisir la bonne formule
Parallèlement, l’association a mis en place sur son site Web un outil permettant aux consommateurs de déterminer la tarification la mieux adaptée à leurs habitudes de consommation. « Il ne s’agit pas de faire un comparateur entre les opérateurs, mais de comparer les offres chez un même opérateur afin que chacun puisse évaluer son intérêt de migrer vers une offre à la seconde », explique Julien Dourgnon.
Ce petit guide prend en compte les offres de Bouygues Telecom et de Orange, telles qu’elles étaient fixées au 1er décembre 2002. Celles de SFR seront incluses au mois de janvier, lorsque celui-ci proposera son offre de décompte à la seconde. « C’est le minimum que nous puissions faire pour aider les consommateurs à déjouer le piège des opérateurs », concluent les représentants d’UFC-Que Choisir.
[source – 01net.com]