A la lecture de l’étude réalisée par IDC pour le compte de Microsoft, ce dernier doit plastronner. Elle montre en effet que Windows 2000 est moins coûteux à l’usage que Linux, lequel requiert des compétences pointues pour être installé et maintenu. Mais ce qui est vrai aujourd’hui le sera moins demain, au fur et à mesure que Linux sera mieux intégré dans les outils d’administration, note IDC.
D’après une étude réalisée par le cabinet IDC pour le compte de Microsoft auprès de cent DSI américains, le coût total de possession (ou TCO) de Windows 2000 est inférieur à celui d’une suite Linux. Plus précisément, il a été demandé à ces directeurs informatiques d’évaluer le TCO de ces deux systèmes d’exploitation équipant un réseau de cent utilisateurs pour cinq tâches très classiques : gestion de l’infrastructure, serveur de fichiers, serveur d’impression, exécution d’un firewall et serveur Web, et ce sur une durée de cinq ans. Résultat : Windows 2000 est moins coûteux, dans une proportion allant de 11 à 22 % selon les usages. Le seul cas où Linux se révèle plus avantageux est celui où il est utilisé comme serveur Web. Cette étude vient renforcer le discours des éditeurs de logiciels traditionnels selon lesquels les systèmes informatiques bâtis autour de logiciels libres (donc gratuits) sont en réalité plus onéreux que les systèmes utilisant des logiciels du marché. En effet, les logiciels libres requièrent des compétences informatiques pointues, rares donc coûteuses, pour les configurer, les relier aux systèmes déjà en place, les maintenir à jour… C’est un fait, le « prêt-à-l’emploi » est une caractéristique qui fait généralement défaut aux logiciels libres. Et il est par ailleurs connu depuis fort longtemps que ce qui coûte le plus cher dans un logiciel n’est pas le prix facial – la licence par utilisateur – mais le prix de détention, lequel est évalué par IDC à 62 % du coût total.
Cela dit, les résultats de cette étude ne sont qu’une photographie à un instant t d’une situation qui devrait évoluer en faveur des logiciels libres. IDC remarque lui-même que l’écart de coût qu’il note aujourd’hui tendra à se réduire au fur et à mesure que Linux sera mieux pris en compte par les outils d’administration, comme Tivoli d’IBM, qu’il sera familier pour de plus en plus d’informaticiens… En résumé, le mouvement du libre ne s’arrêtera pas en si bon chemin et les éditeurs classiques doivent bel et bien s’adapter à ce nouveau paradigme. Tout se passe comme si la « valeur » se déportait du logiciel vers les conseils et services qui lui sont associés pour mettre au point une solution répondant aux attentes des clients. Enfin, remarquons que le coût n’est pas le seul critère d’évaluation d’une solution informatique : si de plus en plus d’entreprises choisissent des logiciels libres, c’est parce qu’ils leur donnent les moyens de mieux s’approprier leur système d’information.
[source – vnunet.fr]