Le « Festival des PV électroniques » débutera à Cannes

Dès le début de l’année prochaine, les contractuelles cannoises dispenseront aux automobilistes contrevenants des papillons électroniques. L’expérience pourrait être rapidement étendue à toute l’Europe.

Imaginez ! Des agents municipaux verbalisent une Mercedes garée sur un passage piéton. Une contractuelle entre les données dans son PDA : immatriculation, marque du véhicule, lieu de l’infraction… Puis, elle accroche une carte à puce jetable à l’essuie-glace du véhicule. Science-fiction ? Pas vraiment ! La scène pourrait se dérouler à Cannes et ce, dès le début de l’année prochaine.

Plus connue pour son Festival et ses congrès, Cannes vient d’être sélectionnée par la l’Union européenne comme ville pilote pour le PV (procès-verbal) électronique. Ce test, d’une durée de six mois, devrait rapidement s’étendre à la ville frontalière de Vintimille, puis à Turin.

Toute l’Union européenne concernée

A terme, ce sont tous les automobilistes européens qui pourraient passer sous le joug du PV électronique. Ainsi, un ressortissant français pris pour excès de vitesse en Italie ne pourra plus échapper à la contravention.

Le contrevenant s’acquittera de son amende via des bornes électroniques installées chez les buralistes, aux centres des impôts ou encore à La Poste. C’est sur ces mêmes bornes (fournies pas Thalès) qu’il pourra imprimer le détail de son PV. Il aura ainsi accès aux données relatives à l’infraction. Et pourra éventuellement la contester.

Si l’automobiliste a du mal à voir les avantages d’un tel système, l’Administration quant à elle se frotte les mains. Elle divisera ainsi par trois le coût du traitement d’un procès verbal (saisie des contraventions, des encaissements, gestion des timbres-amendes).

« Il faut savoir que le personnel administratif passe une partie de son temps à entrer dans un ordinateur les données du carnet de contraventions. Aujourd’hui, le traitement d’un PV papier coûte entre 9 et 10 euros en France », explique Paul Grison l’inventeur de la Clip Carte ou PV électronique.

Un système entièrement informatisé

Dorénavant, tout sera entièrement informatisé. Chaque soir, la contractuelle connectera son PDA à son PC qui enverra directement les informations au centre de traitement général des PV. Un gain de temps et d’argent qui, si l’on en croit les autorités, ne devrait pas aboutir à la compression des effectifs, ni augmenter le nombre de papillons électroniques : « Le personnel devrait ainsi pouvoir se concentrer sur un travail de proximité. »

L’automobiliste qui espère voir la mise en place du PV à puce retardée, vu les coûts d’installation, ferait bien de tirer un trait sur cette idée. « Nous fournissons l’équipement gratuitement, tant les PDA, que les bornes de paiement. Notre modèle économique est basé sur le prélèvement de 3,50 euros par PV », détaille Paul Grison. « Nous avons calculé ce prix en fonction des 25 millions de procès verbaux émis par an en France. Notre objectif n’est pas de multiplier les contraventions. » Même si les Etats et l’inventeur ont tout intérêt à multiplier cette source de revenus non négligeable.

Avant que sonne l’avènement de la cyber-contractuelle européenne, l’expérience menée à Cannes doit s’avérer concluante, tant d’un point de vue pratique que légal. Pas question de déroger aux règles de confidentialité ! La Cnil veille. Mais si tout se déroule au mieux, il est fort probable que le papillon électronique sévira sur tout le territoire français d’ici à un an et demi.

[source – 01net.com]