Retraites: les fonctionnaires passent à l’offensive le 13 mai

Retraites: les fonctionnaires passent à l’offensive le 13 mai

L’ensemble des organisations syndicales de fonctionnaires ont appelé jeudi à la grève dans la fonction publique le 13 mai, dans le cadre de la journée nationale d’action sur les retraites.

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La fédération CFDT, qui n’a pas voulu signer l’appel commun publié par les six autres organisations (CGT, FO, Unsa, FSU, CFTC, CGC) à l’issue d’une réunion de l’intersyndicale, appellera également « de son côté » à la grève le 13 mai, a précisé sa secrétaire générale Marie-Claude Kervella.

D’ores et déjà, les six fédérations signataires se placent dans la perspective d’actions reconductibles inscrites « dans la durée » pour infléchir les choix gouvernementaux non seulement en matière de retraites mais aussi d’effectifs, de revalorisations salariales et de « qualité du service public ».

« C’est l’intervention unitaire, massive, déterminée des salariés qui est à l’ordre du jour », estiment les six organisations dans leur texte commun, en appelant « au renforcement de l’action dans l’unité, dans tous les ministères, services, collectivités, établissements, pour la porter à un très haut niveau et l’inscrire dans la durée ».

Mettant de côté leurs divergences de fond, elles appellent ainsi tous les agents de la fonction publique « à organiser des réunions unitaires, partout, à tous niveaux, à développer, élargir et poursuivre des actions qui sont en cours dans différents secteurs, à s’inscrire dans un développement progressif de l’action ».

« En clair, cela veut dire qu’on ne s’arrêtera pas le 13 et qu’on commencera peut-être avant », a déclaré Bernard Lhubert, secrétaire général de la fédération CGT, à l’issue de la réunion.

« On est dans une situation où diverses mobilisations et divers sujets de conflits peuvent faire monter une mayonnaise importante », a renchéri Gérard Aschiéri, secrétaire général de la FSU, principale fédération de l’Education nationale, en dénonçant « la mise à mal d’une série d’éléments de solidarité fondamentaux pour notre société ».

Au nom de FO, Roland Gaillard a justifié l’appel à la mobilisation des agents de la fonction publique en soulignant qu’actuellement « on n’a aucune chance d’obtenir des compensations puisque de toute façon l’objectif, c’est de faire des économies ».

Toutes les fédérations de l’Education nationale ont notamment prévu une nouvelle journée de grève unitaire le 6 mai.

PLUS DE 200 MANIFESTATIONS LE 1ER MAI

L’Unsa et la FSU ont d’ores et déjà indiqué qu’elles se joindraient à la proposition de la CGT d’organiser une manifestation nationale des secteurs public et privé à Paris le 25 mai avant la présentation du projet de réforme des retraites au conseil des ministres du 28 mai.

Le dossier des retraites sera aussi « au premier rang » des revendications des manifestations du 1er mai, ont souligné les organisations syndicales.


La CGT annonce déjà plus de 200 manifestations dans toute la France pour la fête du Travail et FO a recensé « près de 90 appels unitaires », en parlant de « tremplin pour les manifestations et grèves du 13 mai ».

Trois propositions du gouvernement cristallisent la colère des fédérations de fonctionnaires: l’allongement à l’horizon 2008 de la durée de cotisation de 37,5 à 40 annuités, l’instauration à la même échéance d’une décote de 3% sur la pension versée par année non cotisée et l’allongement de la période de référence pour le calcul de la pension, qui passerait à trois ans contre six mois actuellement.

Mercredi, six des sept organisations syndicales représentées au Conseil d’orientation des retraites (CGT, CFDT, FO, CFTC, Unsa, FSU) ont appelé « à une journée d’action, de manifestations et de grèves » le 13 mai pour amener le gouvernement à « modifier » ses choix en matière de retraites. Seule la confédération des cadres CFE-CGC a réservé sa décision.

Au niveau des fonctionnaires, c’est la CFDT qui fait cavalier seul en faisant officiellement valoir que « focaliser la réforme des retraites sur les fonctionnaires cela démobilise les salariés du privé ». Sur le fond, la CFDT n’est hostile ni à un allongement de la durée de cotisation ni à la décote, tout en réclamant des « garanties ».

Le gouvernement a renvoyé à l’automne les négociations sur les salaires dans la fonction publique et ne fait pas mystère de son intention d’en réduire les effectifs de façon drastique.

Le 23 mars, sur Europe 1, le ministre de l’Economie Francis Mer avait déclaré qu’il prévoyait dès l’an prochain, pour Bercy, le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Selon Le Monde et Les Echos, les lettres de cadrage du budget 2004 devraient prévoir d’étendre ce principe à l’ensemble de la fonction publique d’Etat, ce qui reviendrait à la suppression d’environ 30.000 postes.

Le ministre des Affaires sociales, François Fillon, pourra dans la soirée expliquer la position du gouvernement sur ce sujet comme sur la réforme des retraites lors de l’émission « Cent minutes pour convaincre » sur France 2.

[source – yahoo.com]