Les ONG critiquent les Anglo-Américains sur les pillages en Irak

Les ONG critiquent les Anglo-Américains sur les pillages en Irak

Des responsables d’organisations humanitaires ont critiqué jeudi les forces anglo-américaines en Irak, estimant que leur incapacité à empêcher les pillages mettait en danger la situation sanitaire et humanitaire du pays.

« Le tableau est vraiment sombre. Il n’y absolument pas de sécurité dans les rues », a déclaré Véronique Taveau, porte-parole du Bureau du Coordinateur pour l’Irak des Affaires humanitaires de l’Onu.
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« Le pillage est général, tous les bâtiments officiels et la majeure partie des locaux de l’Onu ont été pillés. L’aide humanitaire va s’en ressentir », a-t-elle ajouté.

Véronique Taveau a reproché aux forces anglo-américaines d’avoir fermé les yeux sur ces saccages, estimant qu’il était dans leur rôle de maintenir l’ordre.

« Les forces de la coalition ont l’air d’être complètement incapables de retenir les pillards et d’imposer une quelconque forme de contrôle sur les foules qui gouvernent désormais les rues. Cette inaction de la part des forces occupantes est une violation de la Convention de Genève », a-t-elle déclaré.

Les pillages se sont poursuivis jeudi à Bagdad, pour la deuxième journée consécutive.

Wivina Belmonte, porte-parole de l’Unicef, a fait savoir que les locaux de l’agence onusienne avaient été pillés, ce qui met en péril les missions à venir.

« Les téléphones, les chaises… Tout a été pris », a-t-elle déclaré à Reuters. « La poursuite du désordre à Bagdad est alarmante et, plus généralement, nous voyons apparaître trop de désespoir, trop d’armes, et des familles qui vivent dans la peur et l’incertitude. »

VENIR A BOUT DE L’ANARCHIE

Pour le porte-parole du Haut commissariat aux réfugiés (HCR), Peter Kessler, le chaos actuel pourrait provoquer des mouvements de population.

« Il est absolument vital que les forces d’occupation viennent à bout de l’anarchie et procurent un environnement sécurisant », a-t-il dit, rappelant que des fournitures de bureau et des voitures de l’Onu avait été volées.

« La situation actuelle est critique et l’anarchie et le pillage nous font manquer des occasions de faire parvenir de l’aide à certaines villes. »

Les hôpitaux, qui manquent souvent de moyens, ne sont pas épargnés par les pillages, a rappelé Fadela Chaib, de l’Organisation mondiale de la santé.

« Nous avons reçu de Bagdad des informations inquiétantes selon lesquelles la capacités des hôpitaux et du personnel à faire leur travail seraient gravement entravées par l’absence d’ordre public dans la ville », a-t-elle dit.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé jeudi qu’un hôpital de Bagdad avait été mis à sac et d’autres avaient du fermer en raison de la violence urbaine et des pillages dans la capitale.

[source – yahoo.com]