Linux concurrence plus Windows que les Unix

Linux prend-t-il des parts de marché aux Unix ou à Windows ? Le cabinet d’études Evans Data s’est penché sur cette question en interrogeant directement les développeurs.

D’après le cabinet d’études Evans Data, Linux, contrairement à une opinion répandue, gagne du terrain plutôt au détriment de Windows que des Unix propriétaires.

C’est le principal enseignement d’une enquête réalisée par Evans Data auprès de plus de 400 développeurs sous Linux.

Plus de la moitié des développeurs interrogés (52 %) travaillaient, avant de migrer, sous Windows, contre seulement 30 % sous Unix.

Leurs motivations pour changer de système d’exploitation ? La stabilité du noyau Linux, la possibilité d’accéder au code source et le coût.

Cela dit, ils ont tout de même quelques critiques à formuler à l’encontre de Linux : les outils associés ont besoin d’être améliorés.

Ainsi, alors que pour 61 % des développeurs interrogés, les compilateurs sont d’une importance critique, près de 25 % trouvent que les compilateurs pour Linux actuellement disponibles sont seulement « acceptables » ou « ont besoin d’être améliorés ».

Une question de méthodologie

Cette enquête semble un peu contradictoire avec d’autres études – IDC, Goldman Sachs – selon lesquelles la percée de Linux cannibalise surtout les Unix propriétaires, en particulier ceux installés sur les serveurs Intel d’entrée de gamme.

Comment expliquer la divergence des résultats ? En fait, les méthodologies mises en œuvre sont très différentes dans les deux cas.

IDC, par exemple, fonde ses conclusions sur une évaluation des parts de marché respectives des divers systèmes d’exploitation, sur la base des livraisons déclarées par les éditeurs, alors qu’Evans Data a pris le problème par l’autre bout, en interrogeant directement les développeurs.

Mais pourquoi ce changement méthodologique ? Parce que la méthodologie employée par IDC tend à surestimer Windows par rapport à Linux, estime l’analyste d’Evans Data, responsable de l’enquête.

En effet, les chiffres communiqués par Microsoft agrègent d’une part les systèmes d’exploitation écoulés dans le réseau de distribution, et d’autre part ceux préinstallés sur des machines.

Ils ignorent donc la proportion des invendus chez les revendeurs et surtout ceux qui, bien que vendus en bundle avec un PC, ont été désinstallés au profit de Linux.

Autre argument : Linux étant plus puissant que Windows, un seul serveur sous Linux peut exécuter le même nombre de tâches que plusieurs serveurs Windows, ce qui conduit, selon la première méthodologie, à surestimer Windows.

Enfin, d’après Evans Data, 40 % des développeurs sous Linux se le sont procuré en le téléchargeant gratuitement sur Internet, échappant du même coup aux statistiques des analystes.

Quant aux développeurs qui ont acheté Linux auprès d’un distributeur, ils l’ont installé la plupart du temps sur plusieurs machines.

Encore une fois, ce phénomène n’est pas pris en compte dans le cadre de la première méthodologie.

[source – vnunet.fr]