Google accusé de faciliter la contrefaçon

Deux sociétés assignent en justice Google France et son outil de génération de publicité par mots-clés.

Au mois de décembre dernier, AdWords, le système automatique de génération de publicité par mots-clés de Google, doit affronter des plaintes l’accusant de faciliter la contrefaçon de marques.

Deux sociétés, Rentabiliweb et Bourse des Voyages, ont porté leurs récriminations devant la justice. Leurs marques ont été utilisées comme mots-clés par des concurrents avides d’optimiser leur référencement dans le moteur de recherche.

Rentabiliweb a donc porté plainte pour parasitisme, détournement de clientèle et contrefaçon contre Google France et le concurrent peu scrupuleux. « Nous n’avons pas chiffré exactement les dommages mais cela devrait se compter en centaine de milliers d’euros », explique Jean-Baptiste Descroix-Vernier, président du holding possèdant la marque Rentabiliweb.

Jean-Baptiste Descroix-Vernier va jusqu’à accuser Google de suggérer des marques déposées comme mot-clé, lors de l’inscription au service AdWords.

Interrogé, Franck Poisson, directeur marketing de Google France, explique ne pas comprendre pourquoi les deux litiges ont débouché sur des plaintes. « Nous avons des milliers de clients qui ont compris le système et s’en satisfont , insiste-t-il. Nous avons tenté de l’expliquer longuement aux deux sociétés, mais sans succès. »

La plupart des litiges se règlent à l’amiable

Généralement, les problèmes sont résolus en suivant la procédure prévue par Google en cas de détournement de marque. Cela consiste à envoyer sur du papier à entête de sa société un courrier attestant sur l’honneur que l’on est bien le propriétaire de la marque cybersquattée.

Olivier Andrieu, spécialiste des moteurs de recherche, cite ainsi, dans un dossier spécial consacré au sujet, le cas de la société G2MS, qui a également été victime d’un détournement par un concurrent. L’affaire avait été réglée en moins de 48 heures, en suivant la procédure proposée par Google.

D’autres sociétés ont choisi de rendre public leur problème, même si elles n’ont pas été jusqu’à porter plainte. C’est le cas par exemple de Xiti, société de mesure d’audience pour sites web. « J’ai préféré prendre à témoin la communauté plutôt que de m’engager dans des procédures lourdes » , explique Alain Llorens, président d’AT Internet, maison mère de Xiti. M. Llorens a ainsi publié un édito intitulé Les indélicatesses de Google, en décembre.

Mais le système de Google ne validant qu’a posteriori les mots-clés choisis par les annonceurs, cela laisse la porte ouverte à d’autres plaintes, si les sociétés lésées choississent d’être procédurières.

[source – 01net.com]