L’armée irakienne a répondu en tirant plusieurs missiles Scud contre le Koweït aux frappes aériennes américaines de l’aube contre Bagdad, qui ont marqué le début de la guerre en Irak.
Le président George W. Bush a annoncé à la télévision que les forces américaines avaient commencé à frapper des cibles « choisies pour leur importance militaire ».
Un commandant des forces américaines a déclaré à Koweït que des raids aériens limités se poursuivraient pendant les deux ou trois prochains jours, dans le cadre d’un « plan d’avant-bataille », avant le déclenchement d’une attaque massive.
Lors d’une conférence de presse, le ministre de l’Information Mohammed Saïd al Sahaf a de son côté affirmé que les raids et tirs de missiles américains avaient frappé des bâtiments inoccupés des médias et des douanes ainsi que des faubourgs, causant la mort d’un civil.
Un porte-parole de l’armée britannique a fait savoir que plusieurs missiles de croisière avaient pour cible une réunion de cinq responsables irakiens à Bagdad. Un ministre irakien a déclaré qu’une tentative américaine pour « assassiner » Saddam Hussein avait échoué.
Le porte-parole britannique n’a pas communiqué les noms des responsables, mais le Washington Post a rapporté que la CIA disposait de renseignements lui permettant de penser que Saddam Hussein présidait une réunion secrète dans un bâtiment du sud de Bagdad qui a fait l’objet d’un bombardement.
« CRIME CONTRE L’HUMANITE »
Mais trois heures après le début des raids, vers 02h30 GMT, Saddam Hussein est apparu à la télévision, en uniforme militaire, béret noir sur la tête, appelant les Irakiens à défendre leur pays.
« Le criminel petit Bush vient de commettre un crime contre l’humanité », a-t-il déclaré. Rien ne prouve que ce discours était diffusé en direct. Mais Saddam Hussein a évoqué dans son allocution le moment où les raids avaient commencé.
Plusieurs heures après ces bombardements, un porte-parole du ministère koweïtien de la Défense a fait savoir qu’un Scud irakien s’était écrasé dans le nord du Koweït. Il a précisé à Reuters que cette attaque, intervenue vers 09h40 GMT, avait fait suite à deux autres tirs de missiles qui avaient frappé le désert du nord de l’émirat.
De leur côté, des officiers américains ont annoncé que deux Scud avaient touché le Koweït et que deux autres avaient visé l’émirat. L’agence officielle koweïtienne a rapporté que deux Scud irakiens tirés sur le Koweït avaient été neutralisés par des batteries antimissiles Patriot.
Mais Mohammed Saïd al Sahaf a démenti ces informations, en affirmant que l’Irak ne possédait plus de missiles Scud. Des sirènes d’alerte ont néanmoins raisonné plusieurs fois jeudi dans la capitale koweïtienne.
Les forces armées américaines ont par ailleurs répliqué à des tirs de l’artillerie irakienne à la frontière entre l’Irak et le Koweït, a annoncé un responsable militaire koweïtien.
« Il y a eu un échange de tirs d’artillerie plus tôt dans la matinée. Les Irakiens ont tiré au-delà de la frontière. La coalition a répliqué et y a mis un terme », a-t-il dit.
De nouveaux tirs de barrage d’artillerie, émanant apparemment des forces américaines ont été entendus dans le nord du Koweït vers 14h45 (11h45 GMT), a rapporté un correspondant de Reuters à la frontière entre les deux pays.
BLAIR PREVENU TARDIVEMENT
Le lancement de la guerre en Irak a entraîné dans le monde entier de vives réactions de condamnation de la part des pays qui, derrière la France, l’Allemagne et la Russie, demandaient qu’une éventuelle intervention militaire contre l’Irak soit approuvée par le Conseil de sécurité de l’Onu.
« Quelle que soit la durée de ce conflit, il sera lourd de conséquences pour l’avenir », a souligné Jacques Chirac.
Le président russe Vladimir Poutine a estimé jeudi que l’intervention militaire des Etats-Unis contre l’Irak ne pouvait se justifier, et il a réclamé un arrêt des hostilités. Pékin a formulé la même demande, en souhaitant le retour à la recherche d’une solution pacifique de la crise.
Les plus fidèles alliés des Etats-Unis dans cette opération ont fait profil bas. Le Premier ministre britannique, Tony Blair, a convoqué un cabinet de guerre alors qu’il semble n’avoir été prévenu que tardivement des raids américains.
Son homologue australien, John Howard, a confirmé l’engagement des forces australiennes dans les raids de la nuit de mercredi à jeudi et appelé à l’unité nationale alors que plusieurs dizaines de milliers d’Australiens ont participé jeudi matin à des manifestations pacifistes.
En France, les opposants à la guerre en Irak on été appelés à manifester jeudi et le gouvernement a décidé de mobiliser 500 militaires supplémentaires dans le cadre du plan Vigipirate.
[source – yahoo.com]