Risques de pertes sur des produits d’épargne !

Les banques devront désormais avertir clairement leurs clients des risques de perte qu’ils encourent lorsqu’ils souscrivent à des produits d’épargne, sous peine de devoir leur verser des dommages-intérêts, a jugé la Cour de cassation, dans un arrêt qui fait jurisprudence.

« C’est un revirement de jurisprudence majeur » pour tous ces « fonds à promesses » commercialisés par les banques, se félicitait mercredi Me Hélène Féron, l’avocate d’Andrée, une cliente de la Caisse d’Epargne qui demandait à être indemnisée, après un placement malheureux.

Cette décision devrait inciter les épargnants s’estimant lésés à réclamer des indemnisations en justice.

Dans un arrêt rendu mardi, la chambre commerciale de la Cour de cassation a annulé une décision rendue le 12 octobre 2006 par la cour d’appel de Paris et renvoyé le dossier devant cette même cour, afin qu’elle rende une nouvelle décision, conforme à son analyse.

En 2006, la cour d’appel de Paris avait débouté Andrée, 65 ans, qui, en mai 2000, avait investi 7.650 euros dans le fonds commun de placement Ecureuil Europe 2004, proposé par la Caisse d’Epargne d’Ile-de-France.

Dans sa plaquette commerciale, la banque mettait l’accent sur les gains possibles, vantant un rendement de 23% sur quatre ans et assurant: « vous n’avez pas à vous inquiéter des évolutions des marchés financiers ».

Andrée avait perdu 1.300 euros.

La cour d’appel avait estimé que les éléments d’information figurant dans la publicité étaient insuffisants, mais considéré que l’épargnante pouvait se référer à la notice de la Commission des opérations de bourse (COB) qui, elle, précisait bien les risques.

Pour la Cour de cassation, « l’obligation d’information qui pèse » sur la banque « ne peut être considérée comme remplie par la remise de la notice visée par la COB ».

« Cette décision est une nouvelle motivation pour les épargnants afin qu’ils ne baissent pas les bras », se réjouit Me Féron.

Selon elle, un peu moins de 300.000 personnes auraient souscrit à ce type de produits depuis 2000 à la Caisse d’Epargne et y auraient perdu des plumes.

Fanch