L’Irak a laissé entendre lundi qu’il se plierait à l’injonction du chef de la Commission de contrôle, de surveillance et d’inspection de l’Onu (Unmovic), Hans Blix, de détruire ses missiles Al Samoud 2, d’une portée légèrement supérieure aux 150 kilomètres autorisés par les textes sur son désarmement adoptés après la guerre de 1991.
Le général Amer al Saad, proche collaborateur de Saddam Hussein, a fait savoir lundi que l’Irak rendrait publique « tout prochainement » sa décision sur cette question après l’avoir « étudiée très soigneusement ».
Blix avait annoncé mercredi qu’il demanderait à l’Irak de détruire avant le 1er mars ces projectiles qui n’excèdent que de quelques km la portée autorisée, un test, pour Washington, de la volonté de Bagdad de renoncer à une part de son arsenal, alors que l’armée américaine conforte son dispositif en vue d’une éventuelle invasion.
Les autorités américaines ont laissé entendre qu’un refus des Irakiens équivaudrait à une violation des consignes du Conseil de sécurité demandant à l’Irak de dénoncer, pour les faire détruire, ses missiles balistiques et autres armes de destruction massive.
Le général Saadi a déclaré aux journalistes, après avoir rencontré une délégation d’experts sud-africains du désarmement, que cette question, purement « technique », ne saurait devenir un « obstacle » insurmontable.
« NOUS ET LE MONDE LIBRE »
« Si le but recherché est de poursuivre sur la voie légale, c’est-à-dire à travers le Conseil de sécurité, l’Irak ne voit aucune objection à traiter la question de façon réaliste. » Il a estimé que celle-ci trouverait sa solution « dans le cadre de la coopération entre les deux parties ».
Saadi a rencontre lundi l’équipe d’experts sud-africains venus proposer le savoir-faire acquis par leur pays en matière de désarmement lorsqu’il a renoncé au régime d’apartheid et choisir de réintégrer le giron de la communauté internationale, en 1994.
Arrivée dimanche pour un séjour illimité, l’équipe est conduite par le vice-ministre des Affaires étrangères Aziz Pahad et cherchera, à « contribuer à éviter la guerre » que Washington et Londres menacent de lancer contre le régime de Bagdad pour le désarmer.
L’Afrique du Sud dirige une croisade internationale au nom des Non-Alignés qu’elle président, pour éviter la guerre en Irak. Sa délégation a été reçu par Saadi ainsi que par le général Houssam Mohamed Amin, chef de la commission de surveillance militaire irakienne.
Le quotidien Babel, propriété d’Oudaï Husseïn, fils du président irakien, affirme que les Etats-Unis cherchent à faire du Conseil de sécurité de l’Onu une filiale du département d’Etat.
Pour sa part, le journal Al Djoumouria, écrit: « Nous-mêmes, et le monde libre avec nous, considérons que le Conseil de Sécurité à une chance de survivre en refusant de se plier aux ordres américains. »
[source – yahoo.com]