Les Français achètent toujours nettement moins de médicaments sans passer par le médecin que leurs voisins européens.
Le marché de l’automédication est particulièrement étriqué dans l’Hexagone, et sa part dans les ventes totales de médicaments ne fait que reculer.
ces médicaments de prescription facultative sont remboursables ou pas, mais on les classe dans la catégorie «automédication» uniquement lorsqu’ils sont achetés sans ordonnance.
En France, ils représentent seulement 4 % à 6 % du marché total du médicament selon les différents modes de calcul, soit 1,6 milliard d’euros.
Cela représente 350 millions de boîtes par an, d’après l’Afipa, l’organisme qui regroupe les laboratoires concernés.
Cette exception française s’explique notamment par le fait que les patients préfèrent consulter un médecin, même pour une maladie bénigne, afin d’avoir une ordonnance ouvrant droit au remboursement des médicaments.
«L’automédication représente un potentiel d’économie bien supérieur à celui du médicament générique», estimait récemment Claude Le Pen, professeur à l’université Paris-Dauphine et spécialiste de l’économie de la santé.
L’Afipa, qui milite pour son développement, estime qu’en transférant 5 % de la prescription vers l’automédication, on pourrait faire économiser 2,5 milliards d’euros par an à l’assurance-maladie.
Le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, a donc commandé un rapport sur ce sujet, qui lui sera officiellement remis en février.
Au Royaume-Uni, la Simvastatine, un médicament anticholestérol, est en vente libre dans les pharmacies, à un dosage faible, ce qui est, pour l’instant, impensable en France.
Le rapport suggère aussi des «expérimentations» d «accès direct» à ces médicaments dans les pharmacies, alors qu’il faut aujourd’hui les demander au pharmacien.
Pour autant, pas question d’autoriser la vente de médicaments en libre-service dans les grandes surfaces comme en Grande-Bretagne, précisait-on hier au cabinet de Xavier Bertrand.
Fanch