L’enquête sur la catastrophe de la navette Columbia va entrer dans une nouvelle phase cette semaine, avec le rassemblement des débris sur un seul et même site et leur début d’analyse par des experts, tandis que la commission d’enquête d’indépendante prend désormais le relais de la Nasa.
« L’enquête avance à pas rapide » mais entre maintenant dans une phase de « consolidation », a assuré lundi l’administrateur de la Nasa, Sean O’Keefe, lors d’une conférence de presse à Washington.
Les quelque 12.000 débris de Columbia récupérés à ce jour au Texas et en Louisiane ont commencé lundi à être acheminés au centre spatial Kennedy, près de Cap Canaveral, en Floride, a-t-il indiqué.
Ils seront entreposés dans un vaste hangar, au bout de la piste d’atterrissage dévolue aux navettes spatiales.
Sous le feu des critiques pour avoir avancé puis rétracté différentes théories possibles de l’accident la semaine dernière, l’agence spatiale américaine a tenu à souligner que désormais l’enquête était entre les mains d’une commission indépendante.
« Toutes les preuves que nous collectons à ce stade, tous les faits, matériaux et analyses que nous conduisons, toutes ces activités sont coordonnées sous l’égide du Conseil d’enquête sur l’accident de Columbia (CAIB) », a précisé M. O’Keefe.
Signe le plus tangible de ce passage de témoin, c’est désormais cette commission dirigée par l’amiral en retraite Harold Gehman qui assurera dès mardi la communication sur les progrès de l’enquête.
Pour bien marquer son indépendance, le CAIB a décidé de réécrire sa charte pour accroître sa marge de manoeuvre, en gommant ainsi toute référence au fait qu’elle opérait sous la direction du patron de la Nasa.
En outre, l’amiral Gehman, qui avait déjà mené l’enquête sur l’attentat contre le destroyer USS Cole en octobre 2000, a indiqué qu’il élargirait la composition de sa commission à d’autres membres que ceux désignés par la Nasa, afin d’y faire entrer des experts.
Il a annoncé, enfin, qu’il ne limiterait pas son enquête aux seules causes techniques de la catastrophe mais que les membres de sa commission entendaient également se pencher sur les pratiques managériales et la culture interne à la Nasa. « Toutes les hypothèses seront examinées », a-t-il affirmé au quotidien USA Today.
Par ailleurs, la Nasa a confirmé lundi que le bout d’aile de la navette Columbia retrouvé jeudi dans la région de Fort Worth, au Texas, en amont du champ de débris principal, appartient bien à l’aile gauche.
Cette découverte suggère que l’aile gauche, où les problèmes semblent avoir débuté durant la descente mortelle, pourrait être l’une des premières pièces de Columbia à s’être disloquée mais la Nasa s’est gardée d’avancer toute conclusion à ce sujet.
« C’est un bout de l’aile gauche. Il a été trouvé à l’est de Fort Worth, près de Lufkin », s’est borné à indiquer Michael Kostelnik, sous-administrateur adjoint de la Nasa, lors d’une conférence de presse à Washington.
Cette découverte est intéressante à plus d’un titre, puisque c’est dans l’aile gauche de Columbia que sont apparues les premiers signes d’anomalies lors de sa rentrée dans l’atmosphère, le 1er février.
D’autres images vidéo et radar de la navette étaient toujours en cours d’analyse lundi, a indiqué l’agence spatiale américaine.
Pour une raison encore mystérieuse, la navette s’est désintégrée au-dessus du Texas, à son retour d’une mission de 16 jours. Les sept membres d’équipage ont péri.
[source – yahoo.com]