Les enquêteurs dressaient jeudi la liste des erreurs humaines qui ont pu aggraver le bilan de l’incendie qui a ravagé deux rames du métro à Daegu, en Corée du Sud, alors que les familles des victimes tentaient de faire leur deuil.
Les policiers qui enquêtent sur l’incendie s’intéressent aux raisons pour lesquelles les contrôleurs ont autorisé une seconde rame à entrer dans la station où un premier train était en feu.
Selon les premiers rapports de la police sur le drame, des contrôleurs auraient fait signe au conducteur de cette deuxième rame et lui auraient dit: « Faites attention quand vous entrez dans la station Joongang, conduisez prudemment. Il y a un incendie ».
Les responsables ont également hésité à évacuer les passagers, perdant ainsi de précieuses minutes qui auraient pu sauver des vies, selon la police, qui a cité des transcriptions de conversations téléphoniques.
Après l’arrivée du deuxième train, son conducteur a dit: « C’est le bordel. C’est étouffant. Prenez des mesures s’il vous plaît. Est-ce que je dois évacuer les passagers? Qu’est ce que je dois faire? » Mais il était trop tard pour bouger le train. L’électricité était coupée.
Plus de 70 personnes seraient mortes dans ce second train.
Les proches des victimes ont recouvert un autel improvisé de chrysanthèmes blancs, fleurs du deuil en Asie, à la mémoire des 126 victimes officielles de la catastrophe et exigent du président tout fraîchement élu qu’il accélère l’identification des corps.
« Où suis-je censée retrouver mon enfant? », demandait une femme en pleurant lorsque Roh Moo-hyun est venu déposer une fleur sur l’autel parsemé de photos. Le président s’est ensuite lentement frayé un passage dans la foule pour rencontrer les responsables municipaux et des représentants des familles. Il a ensuite annoncé que le gouvernement indemniserait les personnes endeuillées.
« C’est une chose qui ne peut être résolue par l’argent, mais le gouvernement va faire tous les efforts qu’il peut pour soulager la douleur que vous supportez », a déclaré M. Roh, qui prend ses fonctions jeudi prochain.
De nombreux corps sont tellement carbonisés qu’ils sont presque impossibles à identifier. Les autorités ont annoncé jeudi qu’elles n’étaient parvenues à en reconnaître que 46 et que 388 personnes sont encore portées disparues. Ce chiffre très important serait dû à des problèmes administratifs, notamment à des doubles signalements.
L’homme soupçonné d’avoir allumé l’incendie, Kim Dae-han, 56 ans, a un passé psychiatrique et voulait se suicider, a déclaré la police. Il ne souffre que de brûlures légères.
Des témoins ont raconté qu’il avait utilisé un briquet pour mettre le feu à une bouteille remplie d’essence ou d’un autre liquide inflammable.
Officiellement, 146 personnes ont été blessées, dont 34 grièvement.
[source – yahoo.com]