Les manifestations contre une intervention militaire en Irak ont rassemblé au moins 300.000 personnes un peu partout en France, selon une estimation du ministère de l’Intérieur.
Les organisateurs ont parlé d’un demi-million de manifestants dans toute la France.
A Paris, quelque 100.000 manifestants, selon la police, entre 250.000 et 300.000 selon les organisateurs, ont défilé de la place Denfert-Rochereau à celle de la Bastille derrière une immense banderole proclamant: « Non à la guerre contre l’Irak. Justice et paix au Moyen-Orient ».
Des rues adjacentes au boulevard Raspail ont été ouvertes aux manifestants pour délester le cortège principal.
Parmi les personnalités rassemblées en tête du cortège figuraient les communistes Marie-George Buffet et Jean-Claude Gayssot, le Vert Noël Mamère, le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault et celui de la CFDT François Chérèque, le leader de la Confédération paysanne José Bové ou encore Alain Krivine pour la Ligue communiste révolutionnaire.
« Au-delà des différences syndicales et politiques, nous voulons montrer qu’il y a une prise de conscience générale », a dit José Bové. « On ne construit pas le monde sur une logique de guerre. »
Dans le cortège, au milieu des militants socialistes, l’état-major du PS était venu en force avec, autour du premier secrétaire François Hollande, les anciens ministres Laurent Fabius, Jack Lang, Pierre Mauroy, Martine Aubry ou encore Elisabeth Guigou.
François Hollande a réaffirmé le soutien du PS à la position du gouvernement français dans le dossier irakien, en expliquant que c’était là « le rôle d’une opposition consciente de ses responsabilités ».
Sur leurs pancartes, les manifestants affirmaient « Non à la guerre, Non à la Busherie », « Pas de sang pour les pétroliers », « Exigeons le veto » ou réclamaient « Justice et paix ».
De nombreux manifestants agitaient des drapeaux palestiniens ou arboraient des pancartes aux slogans pro-palestiniens.
UNE CINQUANTAINE DE MANIFESTATIONS
Plus de 80 organisations, partis politiques, syndicats ou mouvements pacifistes avaient appelé à la mobilisation à l’occasion de cette journée mondiale contre une guerre d’inspiration américaine en Irak.
Des manifestations ont été organisées dans une cinquantaine de villes un peu partout en France. Des défilés ont aussi eu lieu dans les départements et territoires d’outre-mer, notamment à Saint-Denis de la Réunion où la police a dénombré 6.000 personnes.
Selon la police, plus de 15.000 personnes ont défilé à Lyon. La place Bellecour était noire de monde en début d’après-midi pour le départ de la manifestation, aux cris de « Non à la guerre du pétrole avec ou sans l’Onu ».
« Non à la guerre des saigneurs du monde », affirmait une pancarte, tandis qu’une autre saluait « Chirac, digne fils de De Gaulle, tu es notre fierté ».
Quelque 10.000 personnes ont défilé à Toulouse en scandant « pas de sang dans le pétrole ». Ils étaient de même 10.000 à Bordeaux et Montpellier, 1.700 à Albi, un millier à Tarbes, 600 à Auch et Cahors.
Près de 20.000 personnes, selon les organisateurs, 5.000 d’après la police, ont manifesté sans heurts dans le centre-ville de Marseille.
Dans le même temps, un deuxième défilé marseillais a regroupé une vingtaine de chars et un millier de personnes, principalement des jeunes, pour un « Premier Karnaval des sons ».
Dans le Sud-Est, les manifestations ont réuni 10.000 personnes à Nice, devant le consulat des Etats-Unis, 2.500 à Nîmes et 2.000 à Avignon.
A Strasbourg, il y a eu 6.000 manifestants, toujours selon la police.
En Corse, les manifestations, auxquelles se sont joints des indépendantistes, ont rassemblé un millier de personnes.
Le 18 janvier, lors des précédentes manifestations contre une guerre en Irak, les organisateurs avaient affiché près de 200.000 manifestants dans toute la France, dont 20.000 à Paris. Dans la capitale, la police avaient parlé de 6.000 manifestants.
[source – yahoo.com]