La bataille juridique menée par SCO Group à propos de Linux place les entreprises utilisatrices dans une situation délicate. HP est le premier fournisseur à s’engager à les indemniser en cas de problème.
Les entreprises utilisatrices de serveurs sous Linux fournis par Hewlett-Packard n’ont rien à craindre de la bataille juridique dans laquelle s’est lancé SCO Group afin de faire reconnaître ses droits à la propriété intellectuelle sur le système d’exploitation Open source. En effet, HP a annoncé qu’il prévoyait d’indemniser ses clients utilisateurs de Linux dans l’hypothèse où SCO Group engagerait contre eux des procédures judiciaires. Le constructeur prendra en charge tous les litiges et défendra ses clients contre toute poursuite. Rappelons que SCO, qui estime qu’une partie du code source d’Unix dont il détient les droits a été illégalement intégrée dans Linux, a instauré un système de licences destiné aux entreprises utilisant Linux. SCO prévoit de faire payer 612 euros pour un serveur monoprocesseur tournant sous Linux (voir édition du 7 août 2003.
HP sera-t-il imité par les autres fournisseurs ?
Il a par ailleurs fait part de son intention de poursuivre les entreprises qui refuseront de payer. Déjà, il a envoyé une lettre à 1 500 grandes entreprises dans le but de les prévenir qu’en tant qu’utilisatrices de Linux, elles encouraient des poursuites judiciaires. Rappelons enfin que SCO poursuit en justice IBM, toujours au sujet de Linux, et lui demande un milliard de dollars de dommages et intérêts pour avoir enfreint les lois sur le copyright. IBM, qui est le premier grand fournisseur informatique à avoir misé sur Linux, n’a pas pris un engagement similaire à celui de HP vis-à-vis de ses clients. La démarche de ce dernier l’amènera peut-être à réviser sa position, à moins qu’il ne considère que le procès qui l’opposera à SCO constitue le meilleur moyen de protéger ses clients. Il est vrai que HP, de son côté, a décidé de ne pas poursuivre SCO, à l’inverse du distributeur Linux Red Hat qui estime que les nombreuses déclarations publiques de SCO visant à dénigrer Linux introduisent une distorsion de concurrence.
[source vnunet.fr]Olivier Le Quézourec