Intrusion dans les ordinateurs, comparaison d’empreintes digitales numériques, pour l’industrie du disque tous les moyens sont bons pour traquer le téléchargement illégal de musique en ligne.
Le bras de fer entre une internaute anonyme (alias « nycfashiongirl » sur KaZaA) et la RIAA continue. En pleine croisade contre le téléchargement illégal de musique en ligne, l’organisation, qui représente les intérêts de l’industrie du disque aux Etats-Unis, souhaitait procéder à l’identification de cette internaute. Une démarche que « nycfashiongirl » considère comme une violation de ses droits constitutionnels.
La RIAA la soupçonne d’avoir « échangé » plus d’un millier de titres via les réseaux de peer-to-peer . Pour faire plier la récalcitrante, l’organisation a sorti les grands moyens.
P U B L I C I T É
Selon l’agence Associated Press, des documents détenus par la justice éclairent d’un nouveau jour les pratiques de l’organisation. Pour sa défense, « nycfashiongirl » affirme avoir échangé sur Internet des titres provenant de CD, légalement achetés dans le commerce.
Des moyens dignes de « Big Brother » pour pister un fichier
La RIAA est donc allée directement vérifier ces informations sur l’ordinateur de l’internaute. Conclusions : l’organisation aurait retrouvé des fichiers musicaux datant de la période Napster, le logiciel pionnier du peer-to-peer. Pour parvenir à ce résultat spectaculaire, la RIAA a relevé les « empreintes digitales numériques » des fichiers concernés. Autant d’informations qui permettent de retracer avec précision la vie d’un document.
La RIAA dispose en effet d’une base de données « d’empreintes digitales numériques » suspectes qui lui permet d’identifier avec précision la plupart des fichiers MP3 échangés via un logiciel comme Napster depuis mai 2000.
A l’occasion d’un procès (et l’organisation en prépare quelques centaines), une comparaison rapide entre cette base de données et les fichiers présents sur le disque dur d’un ordinateur permettrait de confondre les internautes malveillants. Qui se retrouveraient ainsi pris en flagrant délit… de naïveté.
La frontière entre fraude et altruisme…
Pour leur défense, certains utilisateurs de peer-to-peer assurent avoir mis l’ensemble de leur discothèque à disposition du monde entier dans un pur élan d’altruisme. Néanmoins, ils ne font le plus souvent que réexpédier des fichiers illégalement récupérés en ligne.
Autre technique utilisée par la RIAA : l’examen approfondi des « metadata tags » , ces étiquettes de fabrication dissimulées dans les fichiers MP3. Il serait possible par ce biais de retrouver l’identifiant de l’internaute ayant enregistré un morceau de musique donné, ou de déterminer s’il a été téléchargé à partir d’un site pirate.
Avec un tel savoir-faire, les dossiers de la RIAA s’étoffent de jours en jours. L’organisation a déjà déposé auprès de la justice américaine 1 300 demandes d’identifications d’internautes. Les premières actions en justice sont attendues pour la rentrée. Aux Etats-Unis, le non-respect du copyright peut coûter cher au contrevenant, entre 750 et 150 000 dollars selon les cas… et les juridictions.
[source – 01net.com] Philippe Crouzillacq