Jean-Pierre Raffarin a jeté mardi soir les bases d’un plan de mobilisation en faveur des personnes âgées, principales victimes de la canicule, face à des professionnels du secteur satisfaits de l’engagement du dialogue, mais déçus de l’absence de mesures concrètes.
Une vingtaine d’organisations et de syndicats ont été reçus à Matignon pendant près de trois heures par le Premier ministre, par François Fillon, ministre des Affaires sociales, et Hubert Falco, secrétaire d’Etat aux personnes âgées.
« Nous avons écouté avec attention l’ensemble des intervenants. Nous allons nous revoir dès mardi prochain au ministère du Travail chez François Fillon, nous allons faire des propositions concrètes dès le mois d’octobre et essayer de rattraper 15 ans de retard en un mois » a résumé devant la presse M. Falco à l’issue de la réunion.
« Le Premier ministre s’est engagé clairement: un, sur des mesures d’urgence; deux, mettre en place un programme pluriannuel à domicile ou en établissement pour les personnes âgées; trois, à bâtir une politique à moyen terme et long terme qui prenne en compte une volonté forte, qui doit être une volonté nationale, autour du vieillissement et faire de la longévité une véritable cause nationale », a-t-il précisé.
En ouvrant la réunion, M. Raffarin s’était engagé à « traiter dans les prochains mois la question de la dépendance, du fait de l’âge ou du handicap » avec « la même énergie » que le gouvernement a consacré à « mener à bien la réforme des retraites ».
« J’ai la volonté d’engager les moyens nécessaires là où ils seront utiles, mais je refuse de m’en tenir là: je veux qu’ensemble nous combattions ce qui m’est apparu aussi comme le signe d’un affaiblissement du lien social dans notre pays, par un surcroît de fraternité », avait-il souligné.
Le Premier ministre a confirmé que le plan « Vieillissement et solidarités », destiné à donner plus de moyens pour la prise en charge et à lutter contre l’isolement des personnes âgées, serait présenté en octobre à l’issue d’un « diagnostic partagé » avec les professionnels.
Ces derniers se sont certes montrés satisfaits de l’engagement d’un dialogue avec le gouvernement, mais ont déploré son manque d’engagement concret et l’absence de précisions sur les montants qui seraient débloqués.
« Nous avons été entendus. Ceci étant, pour ce soir nous n’avons aucune réponse concrète » a déclaré Pascal Champvert, président de l’association des directeurs d’établissements d’hébergement pour personnes âgées (Adehpa).
« Nous sommes un peu sur notre faim s’agissant des crédits d’urgence, nous attendions un déblocage. L’essentiel de l’annonce du plan est renvoyée au mois d’octobre » a-t-il regretté.
Michel Rosenblatt, secrétaire général du Syncass-CFDT (cadres hospitaliers) s’est dit « satisfait des affirmations très fortes du gouvernement sur la nécessité d’une action d’urgence et durable. Au-delà, nous espérions un déblocage en termes de moyens. Les annonces ne sont pas pour aujourd’hui », a-t-il ajouté.
« Il n’y a pas d’engagement réel ce soir, pour l’instant on en est à des déclarations d’intention. Il y a un engagement de rentrer dans la définition de ce qui pourrait être un plan sur cinq ans, » a renchéri André Flageul, président de l’Union nationale des associations de soins et services à domicile (Unassad).
[source – yahoo.com] (AFP)