L’Allemagne est entrée en récession. Son produit intérieur brut (PIB) s’est contracté de 0,2% au premier trimestre de cette année, après un dernier trimestre 2002 à croissance nulle mais enregistrant une contraction minime, selon les données publiées jeudi par l’Office fédéral des statistiques.
L’un des critères de définition d’une récession est la succession de deux trimestres négatifs. Si la croissance reste dans le rouge au deuxième trimestre 2003, la récession sera clairement établie avec deux trimestres consécutifs.
L’Office fédéral des statistiques impute les résultats du début 2003, qui affichent une hausse de 0,5% par rapport au 1er trimestre 2002, à un déséquilibre de la balance commerciale au détriment des exportations et à une demande domestique en faible augmentation.
Les chiffres de jeudi ont surpris de nombreux économistes qui tablaient sur une légère progression pour la période de janvier à mars.
Du fait du manque de croissance, l’économie n’est pas suffisamment forte pour créer de nouveaux emplois et le taux de chômage atteint 10,8% de la population active.
Le gouvernement escompte une croissance de 0,75 pour 2003, après avoir déjà révisé à la baisse de 0,25 point ses prévisions depuis janvier. Le fonds monétaire international (FMI) prévoit, lui, 0,5%, et la Commission européenne 0,4%. L’Allemagne avait obtenu son plus mauvais résultat depuis 1993 en 2002, avec 0,2% de croissance.
Les PIB de la zone euro et de l’Union européenne sont quant à eux restés stables au premier trimestre 2003, selon Eurostat. Par rapport à la même période l’année dernière, l’office européen des statistiques enregistre une progression de 0,8% pour la zone euro (les Quinze moins la Grande-Bretagne, le Danemark et la Suède) et de 1% pour l’UE.
C’est la première fois en bientôt deux ans que la croissance stagne en Europe. « C’est un peu décevant et surprenant », a reconnu Gerassimos Thomas, porte-parole de l’UE pour l’économie. « On comptait sur une croissance de 0,1% au premier trimestre », a-t-il ajouté, imputant les résultats au conflit irakien dont la fin prochaine devrait aider l’économie européenne à rebondir au second trimestre 2003 pour atteindre les 1% de croissance prévus sur l’année.
[source – yahoo.com] AP