Un « mardi noir » ouvre l’épreuve de force

Un « mardi noir » ouvre l’épreuve de force

La grève nationale de mardi contre le projet de réforme des retraites devrait perturber fortement les transports publics et constituera un test déterminant pour les syndicats.

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Le secrétaire général de Force ouvrière, Marc Blondel, a fait monter la pression dimanche, en s’en prenant au Premier ministre Jean-Pierre Raffarin.

« Jean-Pierre Raffarin paraît nous dire : ‘vous pouvez faire ce que vous voulez, ça ne changera rien’. C’est presque une déclaration de guerre. Ce n’est pas une attitude très démocratique », a dit Marc Blondel dans le Journal du dimanche.

Il s’est prononcé pour une « généralisation de la grève ». Selon lui, un « réveil social » est nécessaire pour « établir un rapport de force qui permette d’obtenir le retrait des dispositions prévues ».

Air France, la SNCF et la RATP prévoient une forte mobilisation des salariés. Toutes compagnies confondues, 80% des vols devraient être annulés, ainsi que – à partir de lundi soir 20h00 – les deux tiers ou les trois quarts des TGV et des trains Corail.

Le RER devrait être quasi-paralysé, et le RATP pronostique de « très fortes perturbations » dans le métro parisien. Dans les régions, les réseaux de transport en commun de la plupart des grandes villes devraient être aussi très affectés.

Sur les autoroutes, la grève de plusieurs syndicats devrait permettre aux automobilistes d’échapper aux péages. La grève devrait être très suivie à la Poste, à France télécom.

Des manifestations sont prévues dans toutes les grandes villes. A Paris, elle partira mardi matin de la place de la République.

CAMBADELIS SOUTIENT LA GREVE

Le parti socialiste, dont les responsables sont divisés sur la question de la réforme, est resté plutôt discret mais le député de Paris Jean-Christophe Cambadélis a néanmoins apporté dimanche son soutien au mouvement de grève.

« On est confronté à une loi qui nous semble pas juste et mal négociée dans un vrai-faux dialogue social. Donc il faut nous opposer. Il faut faire un mouvement d’ensemble qui dise stop, nous n’acceptons pas, nous mettons un coup d’arrêt à une politique », a-t-il dit sur Radio J.

Les syndicats envisagent d’ores et déjà de nouvelles actions les 14, 19 et 20 mai lors du présentation du projet gouvernemental devant différentes instances. La CGT entend organiser une manifestation nationale le 25 mai à Paris.

Face à une possible mobilisation massive mardi prochain, le gouvernement affirme qu’il n’est pas inquiet. « La rue doit s’exprimer mais ce n’est pas la rue qui gouverne », avait dit Jean-Pierre Raffarin vendredi sur LCI.

« Je ne suis pas inquiet car les Français comprennent bien que cette réforme est une nécessité, une exigence. On ne peut plus se défausser sur les générations futures », a-t-il dit au Journal du dimanche.

« J’écoute les manifestants, je lis leurs slogans. Le scénario d’une grande réforme passe forcément par des manifestations. Je suis attentif mais pas du tout pessimiste », a-t-il ajouté.

Le projet du gouvernement prévoit notamment de porter la durée de cotisation à 40 ans pour tous les salariés en 2008, alignant ainsi le secteur public sur le privé, avant de porter cette durée à 41 ans en 2012 et près de 42 ans en 2020.

[source – yahoo.com] (Reuters)