Benetton hésite à marquer ses vêtements avec des puces électroniques

Le groupe de prêt-à-porter italien envisage d’utiliser des puces radio d’identification intégrées à ses vêtements. Aucun article sur le marché n’en est encore doté assure Benetton, démentant des affirmations contraires dans la presse américaine.

Le géant italien du textile Benetton a déclaré le 4 avril qu’il était en train d’évaluer l’utilisation prochaine d’identifiants électroniques très discrets, pour marquer ses vêtements et les localiser à distance.

Cette technologie, déjà évoquée dès 2001 par ZDNet (alors au stade de la recherche dans les labos du MIT), est celle des « radio tags » ou RFID (Radio Frequency Identification), qui mobilisent des industriels comme Sun Microsystems, Motorola et surtout Gillette, le numéro un mondial du rasoir. Ce dernier a déjà lancé son expérimentation RFID.

Benetton n’en est pour l’instant qu’à la phase de « faisabilité », après avoir passé commande en mars dernier de 15 millions de ces étiquettes électroniques fournies par Philips Semiconductors.

Les vêtements mouchards font-ils hésiter le groupe Benetton? La technologie RFID a pour principe l’utilisation de sortes d’étiquettes électroniques, qui se présentent sous la forme de puces antivol, et réagissent à un signal radio spécifique émis par une borne à quelques centimètres de distance. Elles permettent de suivre à la trace un article dans un lieu précis tel qu’un magasin ou un entrepôt. Une sorte de nouveau code barre passe-partout et plus « fourbe »: l’article peut être détecté par une borne discrète sans que l’usager sen aperçoive.

Un système censé faciliter la logistique des industriels, mais qui inquiète également les défenseurs de la vie privée et des libertés individuelles. Ces derniers mettent en garde contre les dérives de ce procédé, qui pourrait très bien servir à surveiller les achats des clients en magasin.

Aucun article tatoué sur le marché… pour l’instant
Et Benetton tient à rassurer sa clientèle: il affirme que, contrairement à ce qu’ont écrit à l’époque certains confrères, «aucune micro puce n’est présente actuellement dans les 100 millions d’articles produits et vendus dans le monde». Ce qui ne signifie bien entendu pas qu’il ne les utilisera pas à l’avenir.

Le groupe italien a, par ailleurs, souligné que s’il adoptait cette technologie, les clients auraient toujours la possibilité de détacher l’étiquette numérique du vêtement au moment de l’achat, ou bien de la désactiver.

Mais aucune décision n’est encore prise, assure Benetton, estimant qu’«il n’existe encore aucune étude de faisabilité présentant une possibilité d’introduction industrielle».

Ce n’est visiblement pas l’avis du groupe Gillette, qui a passé en janvier 2003 une commande de 500 millions de ces étiquettes électroniques à la société californienne Alien Technology, pour des tests en grandeur nature dans les magasins américains.

Alors que Benetton a retenu le système de Philips, Gillette a misé sur la technologie « Auto-ID », dont il est le cofinanceur avec notamment Procter & Gamble, Unilever, les chaînes de supermarchés Wal-Mart (américaine) et Tesco (britannique).

[source – ZDNet.fr]