De violents combats se déroulaient lundi matin entre troupes américaines et irakiennes à proximité du palais présidentiel de Saddam Hussein dans le centre de Bagdad, le symbole du coeur du pouvoir irakien.
Les forces américaines ont pris trois palais présidentiels irakiens dont le palais principal de Saddam Hussein dans le centre de la capitale, a indiqué un haut responsable américain.
Des obus ont frappé le périmètre du palais de la République, provoquant des incendies tandis que des mouvements de troupes étaient visibles autour du mur d’enceinte à partir de la rive est du Tigre, le fleuve qui coupe la ville en deux, selon des journalistes de l’AFP dans la capitale irakienne. Des avions survolaient la capitale, au dessus de laquelle s’élevaient d’épaisses colonnes de fumée.
Un officier américain à l’aéroport international Saddam de Bagdad a indiqué qu’une unité blindée de l’armée américaine avait lancé tôt le matin une attaque dans le centre de Bagdad.
Le lieutenant-colonel Peter Bayer, un responsable des opérations de la 3ème division d’infanterie, a précisé que « la 2ème Brigade menait son attaque au coeur de la ville ».
Les correspondants de l’AFP ont affirmé avoir entendu depuis 07h10 locales (03h10 GMT) des tirs incessants très nourris d’armes de tous calibres : canons, mitrailleuses lourdes, canons de DCA et armes légères.
Pendant une bonne partie de la nuit, Bagdad a été survolée par un grand nombre d’avions, volant parfois à faible altitude, sans qu’il y ait eu pour autant de bombardements ou de tirs de missiles sur la ville.
Les combats intenses se sont poursuivis dans la nuit, notamment dans les faubourgs sud et sud-est de Bagdad, et de violentes déflagrations se sont succédées à un rythme quasi-ininterrompu.
Dimanche soir, d’intenses combats ont fait rage dans les faubourgs de Bagdad, que les forces américaines étaient sur le point d’avoir complètement encerclé.
Largement plongée dans l’obscurité, la capitale irakienne a sombré dans une atmosphère de siège, avec des habitants terrés chez eux, des rues presque désertées et le renforcement de la présence de militaires en armes.
Alors que la 3ème division d’infanterie avait atteint le nord de Bagdad, les Marines avançaient du sud-est de le ville vers le Tigre pour parachever l’encerclement de la ville, selon le commandant Rod Legowski, officier de liaison de la première division des Marines.
Dans les faubourgs ouest de Bagdad, les Américains ont conforté leurs positions sur l’aéroport de la ville, où 5.000 soldats étaient désormais stationnés et un premier avion de transport américain C-130 Hercules a pu atterrir dimanche, selon le Centcom.
Au sud de Bagdad, les troupes américaines sont parvenues à prendre le contrôle de la ville de Kerbala au terme de 48 heures de « violents combats » qui ont fait quelque 400 tués dans les rangs des paramilitaires irakiens, selon un porte-parole de cette unité d’élite.
Dans le Kurdistan irakien (nord), un nouvel incident de « tir ami » a impliqué deux avions de combat américains qui ont attaqué par erreur un convoi américano-kurde. Selon un responsable kurde, 18 Kurdes ont été tués et 45 blessés.
Mais le commandement central (Centcom) américain a fait état d’un civil tué et de six blessés: un soldat américain, un combattant kurde et quatre civils.
Un autre bombardement a visé, sur une route les conduisant vers la Syrie, un convoi de l’ambassadeur de Russie en Irak, son personnel diplomatique et des journalistes russes qui quittaient Bagdad, faisant 5 blessés.
Un journaliste russe a affirmé que le convoi avait été pris dans un tir croisé irakien et américain, alors que le Centcom a certifié que l’incident s’était produit dans un secteur sous contrôle irakien.
Dans le sud de l’Irak, les troupes britanniques ont assuré contrôler « la majeure partie » de Bassorah, après une deuxième offensive importante lancée dans les faubourgs sud-ouest de la ville.
Trois soldats britanniques ont été tués lors des combats portant à 30 le nombre total de soldats britanniques tués en Irak depuis le début de la guerre.
Aucun nouveau bilan confirmé des victimes civiles de la bataille de Bagdad n’était disponible.
Les Irakiens assurent qu’elles se comptent par centaines de morts et de blessés, alors que le CICR (Croix-Rouge) s’est contenté d’observer que tous les hôpitaux de Bagdad étaient submergés par un afflux de blessés.
Sur le front diplomatique, le président George W. Bush devait rencontrer lundi à Belfast en Irlande du Nord le Premier ministre britannique Tony Blair, pour la troisième fois en trois semaines, pour discuter de la gestion de l’après-guerre en Irak et du rôle, très controversé aux Etats-Unis, que pourraient y jouer les Nations unies.
Le Conseil de sécurité de l’Onu devait tenir au même moment une réunion sur ce thème, à la requête du secrétaire général Kofi Annan.
La conseillère du président américain pour la sécurité nationale Condoleezza Rice devait évoquer dans la journée à Moscou la situation en Irak avec les autorités russes.
[source – yahoo.com]