Un rapport très complet détaille les épreuves technologiques, administratives et économiques que le Wi-Fi doit surmonter pour mieux résister que le WAP aux effets de mode.
L’Afim est de retour. A l’époque où le WAP devait ouvrir tous les portables au Web, l’Association française pour l’Internet mobile avait ardamment défendu cette technologie. Elle avait présenté des propositions qui s’étaient retrouvées au coeur des recommandations de l’ART (Autorité de régulation des télécommunications).
Après deux ans de silence et huit mois de travail pendant lesquels elle a collecté l’opinion des opérateurs, des constructeurs, de fournisseurs d’accès, des autorités administratives, l’Afim a dévoilé mardi matin ses « 10 propositions pour développer le Wi-Fi en France et en Europe » . Son objectif : favoriser l’émergence d’un marché du Wi-Fi dont compte bien profiter ces promoteurs de l’Internet mobile. « Il y a deux-trois ans, lorsque le WAP est apparu, c’était l’euphorie, tout le monde était prêt à l’affrontement et pensait pouvoir dominer le marché » explique Sébastien Crozier, le président de l’Afim. « Aujourd’hui, le consensus entre les différents acteurs est plus fort, parce que nous savons qu’un marché désorganisé ne se développe pas. »
L’association a donc listé plusieurs chevaux de bataille :
-La libération par le ministère de la Défense des bandes de fréquence le plus rapidement possible : le 2,4 GHz dès juin 2003 et le 5 GHz d’ici à fin 2003.
-L’ouverture du domaine public au Wi-Fi. Le contre-exemple étant ici la RATP qui avait empêché l’accès au GSM sur ses sites.
-La création d’un « réseau sans coupures ». Une demande aussi bien géographique, en permettant aux collectivités locales d’accéder au statut d’opérateur, que technologique, en rendant obligatoire l’interopérabilité des réseaux et des services des opérateurs Wi-Fi.
-Une gestion des autorisations d’émettre : des licences pour les opérateurs nationaux et locaux, une simple déclaration auprès de l’ART pour les usages privés, personnels comme professionnels. « Pour des raisons de brouillage, les déclarations sont obligatoires. A La Défense, il y a tellement d’installations sauvages Wi-Fi qu’il est devenu impossible de se connecter sur l’esplanade ».
-Empêcher les acteurs d’autres marchés de prendre le contrôle du Wi-Fi bloquant l’apparition de nouveaux acteurs. A l’instar du « WAP-locking », utilisé par les opérateurs mobiles pour contrôler le WAP.
-Soigner la gestion des données personnelles. L’association propose ainsi la création d’un organisme indépendant chargé de vérifier que la gestion des données d’identification se fait dans le respect des droits des utilisateurs.
-Labelliser les points d’accès Wi-Fi, en indiquant non seulement qu’une connexion sans-fil est possible mais aussi que l’opérateur du point d’accès respecte des critères de qualité, de sécurité, de protection des consommateurs.
Aujourd’hui, le Wi-Fi reste au stade de l’ expérimentation en France. Pour l’Afim, la période de test de 18 mois décidée par l’ART transforme ce marché en « jungle ». Une végétation, dont le WAP a toujours du mal à émerger, que l’Afim aimerait voir ordonnée pour permettre l’émergence du Wi-Fi.
[source – 01net.com]