Les parents pourront bientôt localiser leur enfant, via son téléphone portable

Alcatel et Oberthur préparent un dispositif de « géocontrôle parental » basé sur la téléphonie mobile. Le principe est simple: l’itinéraire de l’enfant à la sortie de l’école est vérifié en temps réel. En cas d’anomalie, un SMS est envoyé aux parents.

L’équipementier Alcatel et le spécialiste français de cartes à puce Oberthur testent actuellement un service de géolocalisation par téléphone mobile. Baptisé « Ange Gardien », il doit alerter les parents lorsque leur enfant s’écarte trop d’un trajet défini à l’avance, tel que le chemin de l’école, ou s’il prend du retard.

«L’objectif pour nous est de montrer l’intérêt de la géolocalisation, dont les services n’ont pas encore décollé», explique à ZDNet Jean-Georges Demathieu, responsable chez Alcatel du projet pour la partie commerciale et marketing.

Le principe d’Ange Gardien est le suivant: les parents parcourent avec leur enfant, muni de son téléphone mobile, une première fois l’itinéraire qu’il emprunte en sortant de l’école, afin de le baliser de points de contrôle (répertorier les croisements de rues, etc.). Il suffit pour cela d’appuyer sur une touche prédéfinie du portable pour identifier chaque point de contrôle.

Une fois l’itinéraire enregistré, les parents indiquent quel temps moyen doit mettre leur enfant pour le parcourir, en y intégrant une marge d’erreur (10 minutes de retard au maximum, 200 mètres d’écart par rapport à l’itinéraire original, etc.). Ensuite, aux jours et heures spécifiés, le portable de l’enfant se mettra en mode de géolocalisation et vérifiera que celui-ci suit le parcours enregistré, et ne dépasse pas les marges d’erreur indiquées.

En cas d’anomalie, un SMS est envoyé aux parents. «Ils pourront ainsi appeler l’enfant pour s’assurer que tout va bien», explique Alcatel sur son site. «La précision de la géolocalisation est de 100 mètres en ville et environ d’un kilomètre en campagne», précise Jean-Georges Demathieu.

Les ados refusent ce système de «surveillance»

Le système Ange Gardien est en cours de test auprès de quelques dizaines d’employés d’Alctatel et Oberthur. «Nous avons constaté un fort intérêt des parents, et ce service a été bien accueilli par les 8/12 ans», indique le responsable d’Alcatel. «En dessous de 8 ans l’utilisation d’un téléphone portable n’est pas adaptée. Quant aux enfants âgés de plus de 12 ans, nous avons observé un certain rejet pour ce système, qu’ils associaient à un contrôle. Il faudra donc travailler le marketing», poursuit Jean-Georges Demathieu.

Au chapitre de l’équipement, il faudra soit utiliser une carte SIM spéciale, soit télécharger une mise à jour logicielle si le téléphone portable le supporte. Dans les deux cas, c’est l’opérateur téléphonique qui commercialisera ce service et fournira la carte SIM, ou le logiciel, à l’utilisateur final.

Alcatel et Oberthur factureront les opérateurs sur une base fixe, plus des royalties par souscripteur au service, pour des montants non communiqués. Alcatel fournit les technologies de localisation et de détection de déviation du trajet. Oberthur livre, quant à lui, les cartes SIM modifiées et l’application utilisée sur le téléphone.

Les routiers ou les coursiers également ciblés, mais pas les détenus

Au-delà de cette application « familiale », les deux partenaires envisagent également de décliner Ange Gardien pour les routiers et les coursiers, afin que leur entreprise puisse suivre l’avancée de leur parcours. Quant à l’administration pénitentiaire, une application à laquelle on ne peut pas ne pas penser: «Nous n’avons rien envisagé dans ce sens», assure Jean-Georges Damathieu.

Ange Gardien devrait entrer en phase de tests grandeur nature dès l’été prochain en France et en Israël. Les premières offres commerciales sont attendues pour la rentrée des classes; des négociations sont en cours avec les trois opérateurs mobiles hexagonaux, nous a indiqué Alcaltel.

Une innovation qui n’est pas sans rappeler le système américain « Digital Angel » de la société éponyme, partenaire d’AT&T et de Microsoft, qui propose déjà ce type de services de « géocontrôle », mais via satellite par réseau GPS.

[source – ZDNet.fr]