Les sonars à moyenne fréquence des navires militaires peuvent potentiellement provoquer la « surdité temporaire » de 8 000 baleines et surtout les inciter à s’échouer – et à mourir – sur le rivage

C’est la victoire de la raison d’État sur la cause des défenseurs des espèces menacées.

Ceux-ci avaient donné raison aux associations de défense de l’environnement hostiles à l’utilisation de sonars par les navires de guerre américains, à proximité des baleines et dauphins.

L’arrêt d’une cour de Los Angeles, en août 2007, stipulait que la marine devait réduire le niveau de ses sonars, et les éteindre lorsque l’un de ses navires détectait un mammifère marin dans un rayon de 2 kilomètres.

Des experts avaient confirmé que ces sonars à moyenne fréquence pouvaient potentiellement provoquer la « surdité temporaire » de 8 000 baleines et surtout les inciter à s’échouer – et à mourir – sur le rivage.

Le très conservateur John Roberts, président de la Cour suprême, leur a opposé la défense de la « sécurité nationale » : les navires américains croisant au large de la Californie ont pour tâche de s’opposer à « la menace potentielle qu’un sous-marin nord-coréen parvienne sans être détecté à proximité de Pearl Harbor », a-t-il expliqué.

Le président Bush a usé de toute son influence : il a signé un « ordre d’exemption », qui lui permet, dans une « situation d’urgence », de passer outre une décision judiciaire en matière d’environnement.

Les défenseurs des baleines croyaient avoir le vent en poupe : début octobre, l’exécutif avait imposé aux navires de commerce de réduire leur vitesse à moins de 10 nœuds dans certaines zones côtières, afin de protéger les baleines franches, dont il resterait moins de 400 individus.

Le 18 octobre, les autorités fédérales avaient infligé une sévère défaite à la gouverneur de l’Alaska, Sarah Palin, en plaçant les baleines blanches béluga, qui croisent dans le golfe de Cook, sur la liste des espèces menacées.

La gouverneur de l’Alaska, Sarah Palin essuyait ainsi un second revers, après avoir vainement plaidé en faveur de la poursuite de la chasse à l’ours polaire.

Fanch