Attaque en cours de SOS Amitié en Ile-de-France par SMS malveillants

L’attaque a commencé dimanche soir, 2 septembre.

Les coups de téléphone reçus SOS Amitié, en Ile-de-France, n’avaient rien à voir avec les appels de personnes en difficulté, parfois au bord du suicide, que l’association écoute habituellement.

Cette semaine, quasiment tous les coups de téléphone émanent de gens qui ont reçu un étrange SMS leur disant d’appeler de toute urgence un numéro indiqué, celui de l’association en région parisienne.

Le message a de toute évidence été expédié en masse, au hasard, car l’association est submergée, ni plus ni moins.

Jeudi, dans un e-mail interne, SOS Amitié a fait ses premiers comptes : en deux jours, 7 000 appels contre un millier en temps normal.

L’association a porté plainte au parquet de Nanterre et fait enregistrer un nouveau message d’accueil : «Si vous appelez ce numéro à la suite de la réception d’un SMS, il s’agit d’une malveillance et nous vous demandons de raccrocher, sinon, nous vous mettons en relation avec le premier écoutant disponible».

Selon Alain Gaide, un des responsables de l’association dans la région, le SMS interpelle ses destinataires avec des formules comme « Rappelle vite, ton fils a eu un accident » ou « Je n’ai plus de numéro de téléphone portable, rappelle vite ce numéro », ou encore « Transmets d’urgence ce numéro aux autres, c’est une question de vie ou de mort ».

On a des milliers d’appels et ça continue.

Dès que l’on raccroche, on a encore un appel dû à un SMS.

Les gens qui ont besoin de nous parler ne peuvent plus nous avoir.

Et quand un appelant parvient malgré tout à avoir un «écoutant» de l’association au bout du fil, les conversations sont interrompues à cause de la surcharge d’appels sur la plate-forme téléphonique.

C’est une situation dramatique, continue Alain Gaide.

L’association ne peut, en tout cas, plus assurer son rôle correctement, qui n’est pas seulement d’écouter mais aussi de prévenir les urgences si elle estime qu’un appelant va commettre un acte irréparable.

C’est la première fois que l’association (seule la région Ile-de-France est concernée) est victime d’une telle attaque.

La police a commencé son enquête mais SOS Amitié n’en sait, pour l’heure, pas beaucoup plus, ni sur l’origine du message ni sur les motivations des auteurs.

« Je ne sais pas si la recherche du ou des coupables apportera beaucoup de réponses », juge Alain Gaide, estimant que le mal aux appelants est déjà fait.

Fanch