Numéo, l’accès à Internet satellitaire aux foyers privés d’ADSL

De tous les modes d’accès à Internet alternatifs à l’ADSL, le satellite est certainement celui qui a la plus mauvaise réputation.

Les récents progrès technologiques du secteur ont permis l’éclosion de nouvelles offres, plus simples et surtout moins coûteuses pour les particuliers en mal de haut débit.

Et l’offre satellite annoncée ce mercredi 17 septembre 2008 par la société Numéo, un FAI spécialisé dans le Wi-Fi et le WiMAX, baisse encore d’un cran le ticket d’entrée de l’accès Internet satellitaire.

Numéo, qui se présente comme «le spécialiste de l’accès à Internet radio des zones rurales», frappe fort avec un forfait d’accès à 2 Mbit/s (128 Kbit/s en émission) facturé 29,90 euros par mois et un forfait 2 Mbit/s (384 Kbit/s en émission) à 35,90 euros par mois.

Un tarif choc, si on le compare avec ceux de la concurrence : les accès à 2 Mbit/s sont facturés 69,90 euros par mois chez Vivéole et NordNet.

Quant à la société Sat2Way, son forfait minimal 2 Mbit/s-384 Kbit/s est vendu 39,90 euros par mois.

L’offre de Numéo sera officiellement disponible le 18 octobre prochain.

Sa tarification attractive devrait être soumise à une durée d’engagement de 12 mois.

Vivéole, qui avait lui-même «cassé» les prix de l’Internet par satellite en son temps, n’en impose pas.

Mais c’est ailleurs qu’il faut chercher l’explication d’une telle différence de prix : comme NordNet, Vivéole revend le service satellite de l’opérateur Astra (Astra2connect), tandis que Numéo et Sat2way se fournissent auprès d’Eutelsat (service Tooway).

Et ce dernier utilise une bande de fréquences (bande Ka) dont la gestion et le matériel de réception sont beaucoup moins coûteux que pour la bande Ku exploitée par Astra : de six à dix fois moins, selon une récente étude de l’Arcep.

Plus haute en fréquences, la bande Ka est cependant plus sensible aux perturbations.

Un inconvénient censé être compensé par un nouveau mode de diffusion, concentré sur de petites zones régionales et plus sur des pays entiers ; revers de la médaille, tous les foyers n’y sont pas éligibles.

«Nous avons aussi choisi Eutelsat car ils lanceront en 2010 un nouveau satellite [Ka-Sat], qui permettra des débits de 4 ou 6 Mbit/s», ajoute Loïc Biot de Numéo.

Les forfaits de Numéo ont beau être séduisants, ils n’ont rien de miraculeux.

Comme chez ses concurrents, le débit de l’abonné sera ajusté en fonction du volume de données échangées chaque mois («Fair Usage Policy») pour gérer la bande passante.

Chez NordNet par exemple, un accès à 2 Mbit/s en réception sera plafonné à 1 Mbit/s si le client dépasse les 3,2 Go en réception.

De plus, les clients de Numéo devront payer 50 euros de frais d’accès au service et acheter à prix d’or l’équipement de réception nécessaire : le pack matériel (antenne, modem, câblage…) sera facturé 399 euros, hors frais d’installation (en moyenne 150 euros).

Un pack désormais vendu au même prix par Vivéole, qui vient de baisser son tarif, mais avec un routeur Wi-Fi inclus (367 euros sans routeur).

«Nous fournissons aussi un système d’installation simplifié, qui évite de faire appel à un professionnel et permet donc d’économiser 150 euros», souligne le FAI.

Non content d’avoir réduit le prix de l’équipement client, Vivéole propose aussi depuis peu des facilités de paiement.

Il avait auparavant réduit significativement le prix de ses forfaits 1 et 2 Mbit/s.

Le retard de déploiement du haut-débit sans fil par WiMAX pourrait également pousser les exclus de l’ADSL à se rabattre sur le satellite, d’où l’intérêt que Numéo, FAI WiMAX, porte à ce mode d’accès.

Fanch