L’UFC-Que choisir vient de déposer, deux mois après, un recours auprès du Conseil d’Etat pour demander l’annulation de l’accord donné à SFR par Bercy.
Le ministère n’a pas pris avis auprès du Conseil de la concurrence avant de donner son feu vert, dans un secteur où la concurrence a pourtant été réduite à une peau de chagrin.
Ces critiques cachent de lourdes réserves sur le fond.
Selon l’association de consommateurs, le rapprochement SFR-Neuf Cegetel pourrait bloquer le développement de la concurrence.
Pour obtenir le feu vert de Bercy, SFR avait déjà accepté certaines concessions.
L’opérateur s’est notamment engagé à ce que Neuf Cegetel accueille sur son service ADSL «un distributeur indépendant de télévision sans exclusivité», indiquait le ministère de l’Economie en mai dernier.
De même, Neuf sera obligé d’ouvrir à un autre FAI un «accès à la téléphonie mobile».
En effet, une fois passé sous la coupe de SFR, Neuf n’aura plus de raison de commercialiser son service Neuf Mobile : cela fera un acteur mobile de moins, même s’il ne s’agit que d’un opérateur sans réseau (MVNO).
Selon Les Echos, Free et Darty auraient déjà été démarchés par SFR pour honorer son engagement.
Ces garanties, limitées à l’ADSL et à la téléphonie, sont jugées insuffisantes par l’UFC-Que choisir.
Si le Conseil d’Etat suit l’association, l’autorisation de Bercy pourra être purement et simplement annulée.
Le rapprochement SFR-Neuf Cegetel sera alors suspendu, jusqu’à ce que de nouveaux compromis soient acceptés par le groupe…
Fanch