L’affaire de la fraude fiscale allemande s’internationalise

La justice allemande a annoncé mardi avoir pris dans ses filets plus de 160 contribuables allemands dans le cadre d’une enquête phare sur la fraude fiscale, via le Liechtenstein, qui touche désormais plus de 10 pays, dont les États-Unis.

Le procureur du parquet de Bochum, Hans-Ulrich Krück, qui chapeaute l’enquête allemande, a indiqué lors d’un point de presse que les services fiscaux ont déjà récupéré quelque 27,8 millions d’euros auprès de 91 fraudeurs qui ont reconnu les faits et de 72 personnes qui se sont elles-mêmes dénoncées dans l’espoir d’échapper à des poursuites.

« La somme croît chaque jour », a affirmé M. Krück qui a confié que rien que pour l’État de Rhénanie-Westphalie, l’enquête était menée par huit procureurs et 139 enquêteurs fiscaux.

Au départ, a-t-il ajouté, l’enquête visait des personnes soupçonnées d’avoir secrètement placé environ 200 millions d’euros auprès de la banque LGT au Liechtenstein, ainsi que des employés de trois banques allemandes soupçonnés de les avoir conseillées.

Les investigations se sont maintenant étendues à une deuxième banque à l’étranger, a-t-il ajouté sans autre précision.

A Zurich, Vontobel, spécialisée dans la gestion de fortune, a démenti mardi que des données confidentielles concernant ses clients au Liechtenstein aient été volées ou communiquées de manière frauduleuse.

Le directeur du Trésor public suédois Mats Sjöstrand a affirmé pour sa part mardi que son pays « fait partie d’un groupe de neuf pays de l’OCDE qui, ensemble, ont reçu et étudient des informations sur des comptes au Liechtenstein ».

Mardi, Washington a d’ailleurs annoncé que le fisc américain avait ouvert des enquêtes sur « plus de cent contribuables » soupçonnés de fraude fiscale via le Liechtenstein.

Les services du fisc australien ont indiqué avoir ouvert une enquête contre vingt contribuables.

Un porte-parole du ministère allemand des Finances, Thorsten Albig, avait indiqué lundi que Berlin allait partager ses informations – pour lesquelles les services secrets allemands ont versé plus de 4 millions d’euros – en vertu d’accords de coopération avec les administrations fiscales d’autres pays.

Sur la chaîne de télévision Public Sénat, Eric Woerth a indiqué que la France disposait d’une « liste de quelques centaines de noms ».

Fanch