« Opération coup de poing » dans la grande distribution

La spectaculaire hausse des prix dénoncée par la revue «60 Millions de consommateurs» dans son numéro de mars (lire nos éditions de dimanche) s’est transformée en affaire d’État.

Chacun, hier, y est allé de son commentaire, partis politiques et syndicats, pour dénoncer des pratiques commerciales entre industriels et distributeurs qui se sont traduites par des envolées de prix de «5 % à 48 %» entre fin novembre et début janvier.

François Fillon, le Premier ministre, s’est saisi du dossier dès hier matin, convoquant l’ensemble de ses ministres concernés à une réunion de travail.

Condamnant des hausses «très excessives», comme celle du jambon (40 %) «alors que la viande de porc est orientée à la baisse», il a révélé un plan de bataille en trois points censé rééquilibrer les prix du marché français «5 à 30 % plus élevés, selon lui, que le marché européen».

Les services de Christine Lagarde et de Luc Chatel (ministre de l’Economie et secrétaire d’État à la Consommation) ont été invités à «vérifier l’évolution réelle des prix».

François Fillon s’est engagé à donner une réponse «avant le 10 mars».

Il se basera sur la publication d’indices relevés par le nouvel Observatoire des prix, créé en novembre.

Mais dès la fin de la semaine, il publiera l’analyse des prix d’une vingtaine de produits.

Création d’une autorité de la concurrence.

Le projet de loi pour la modernisation de l’économie comportera un volet «ambitieux» avec la «création d’une autorité de la concurrence aux compétences renforcées et une réforme de la règlementation afin de permettre la négociabilité des tarifs et une compétition accrue entre les distributeurs».

Sans le dire, le Premier ministre évoque la question de l’urbanisme commercial, sur lequel s’appuient les autorisations d’ouverture des moyennes et grandes surfaces.

Un moyen de pression aussi sur les acteurs du commerce.

Fanch