La secrétaire d’État à la Politique de la Ville Fadela Amara a dévoilé mardi les grandes traits de son plan pour les banlieues, que Nicolas Sarkozy dévoilera dans le détail le 8 février, avec notamment « des dispositifs précis pour créer plus de 45.000 emplois en trois ans et réduire dans le même temps de 40% le chômage des jeunes en banlieue ».
Les mesures de ce plan baptisé « Espoir banlieue », qui concernent trois axes (emploi et formation des jeunes, réussite éducative et désenclavement) viseront en priorité une « centaine » de quartiers « les plus difficiles », a dit Mme Amara qui s’exprimait devant un millier de personnes, des représentants d’associations et d’habitants de Vaulx-en-Velin (Rhône) réunis au centre culturel de la commune.
Peu avant, elle avait été accueillie sous les sifflets de manifestants, 200 environ, qui ont dénoncé « une mascarade » à propos de cette journée.
En début de soirée, la ministre de la Ville Christine Boutin a estimé que l’objectif de création de 45.000 emplois « manque peut-être un peu de prudence », soulignant qu’il n’y pas encore eu d’arbitrage de la part du président Nicolas Sarkozy.
Vous ne m’avez jamais entendue dans mes propos chiffrer au nombre d’emplois crées », a-t-elle déclaré sur France-Info et itélé.
Ces mesures devront se faire en même temps que le désenclavement de ces quartiers « indispensable au développement économique et social des territoires », selon Mme Amara qui veut encourager les baisses de tarifs des transports en commun et la création de moyens de transports alternatifs.
« J’espère qu’on va lui donner les moyens de faire ce qu’elle a dit », s’est inquiétée Djamila Labelkiat, à la tête d’une association regroupant des femmes de Vaulx-en-Velin.
Lors de son déplacement, la secrétaire d’État a reconnu qu’il y avait une « pression qui pèse sur (ses) épaules » et celles du gouvernement « pour que ça change dans les cités ».
Evoquant devant la presse les quelque 300 réunions de concertation territoriales tenues ces derniers mois, elle a souligné qu’elles ont permis de voir émerger « tous les besoins des gens des quartiers, leurs attentes, leurs espoirs, l’envie que vraiment ça change concrètement ».
« Je pense très sérieusement qu’il faut que le binôme maire-préfet soit renforcé et qu’on donne un peu plus de responsabilité au maire, c’est le meilleur acteur de proximité », avait-elle dit sur France-Inter.
Par ailleurs, « il nous faut poser le débat de la réforme de la fiscalité locale et de la DSU (dotation de solidarité urbaine) », a-t-elle ajouté, défendant un projet qui pose « un vrai débat politique » et ne se contente pas « d’un catalogue de mesures. »
Fanch