Les Etats-Unis ont dit jeudi à Hans Blix, chef des inspecteurs de l’Onu en Irak, que son travail n’était pas de rechercher quelque « pistolet fumant » mais de vérifier dans quelle mesure l’Irak s’est ou non soumis aux exigences formulées par le Conseil de sécurité, ont déclaré des diplomates en poste aux Nations unies.
Blix, qui doit présenter lundi devant le Conseil de sécurité un rapport sur l’état d’avancement des inspections et l’attitude du régime de Bagdad, avait réuni jeudi son conseil consultatif, appelé « collège de commissaires », qui comprend des scientifiques ainsi que des responsables gouvernementaux de divers pays.
Les autorités américaines, qui s’efforcent de trouver des arguments pour attaquer l’Irak, ne voient semble-t-il pas d’un bon oeil que l’opinion publique retienne avant tout qu’aucune cache d’armes – ou « pistolet fumant » – n’ait été découverte en Irak. Blix lui-même avait déclaré au Conseil de sécurité ce mois-ci qu’il n’avait découvert aucun « pistolet fumant ».
Lors de la session du collège des commissaires de Blix, John Wolf, secrétaire d’Etat adjoint américain chargé de la non-prolifération, a estimé que la tâche des inspecteurs n’était pas de trouver des « pistolets fumants » pas plus qu' »une aiguille dans une botte de foin », ont rapporté des participants à la réunion.
DESACCORD RUSSO-AMERICAIN
« Il y a eu discussion sur le fait de savoir si leur mission était de trouver ou non un pistolet fumant », a déclaré un responsable à propos de la réunion.
Wolf lui-même a seulement déclaré aux journalistes qu’il attendait de lire le rapport de Blix, lundi, pour voir si l’Irak avait répondu ou non aux questions en suspens sur les armes de destruction massive, que les inspecteurs ont soulevées ces derniers mois.
« Je pense qu’il reste un certain nombre de questions. Nous sommes impatients de découvrir s’il vient quelque chose de Bagdad qui réponde à ces questions. Nous n’avons rien vu, pour l’instant », a déclaré Wolf.
« Les faits parlent d’eux-mêmes », a-t-il dit. « La question qu’étudiera le Conseil de sécurité, c’est de savoir s’il y a eu coopération totale et immédiate, si l’Irak se désarme ou non. L’accès aux sites n’est pas de la coopération », a affirmé Wolf.
Par contraste, Iouri Fedotov, vice-ministre russe des Affaires étrangères, a souligné tout ce qui sépare Moscou de Washington : il s’est livré lors de cette réunion à une analyse détaillée de la résolution 1441, adoptée le 8 novembre, et a montré dans quels domaines, selon lui, l’Irak avait coopéré et s’était conformé aux exigences de l’Onu, ajoutent les participants.
[source – yahoo.com]