L’alsace un point de passage obligé ?

L’alsace un point de passage obligé ?

Résultat de l’étude sur la destination de poids lourds en Alsace.

Cette étude vise à améliorer à la fois qualitativement et quantitativement la connaissance du transport routier de marchandises en Alsace.

Elle permet d’établir un état des lieux des flux de poids lourds (PL) avant l’entrée en vigueur de la «Lkw-Maut» allemande le 1er janvier 2005.

les principaux flux d'
les principaux flux d’

Une campagne de sondages, confiée à l’agence Est-Ingénierie de Strasbourg, a été effectuée sur onze points de passage d’importance variable situés plus ou moins en limite de l’Alsace.

Ces enquêtes, sauf une, se sont déroulées entre fin 2003 et début 2004 et ont porté sur les deux sens de circulation (voir repérage des sites sur la carte n°5).

Plus de 6 000 entretiens de chauffeurs routiers validés ont ainsi pu être traités dans un deuxième temps par le Centre d’Etudes Techniques de l’Equipement de l’Est, sur la base de questionnaires détaillant en particulier les trajets réalisés et les marchandises transportées.

Pour des raisons techniques, l’année de référence retenue à l’issue de cette étape a été l’année 2002.

L’analyse des données brutes recensées fournit des informations sur le pavillon et le type de véhicule et sur les caractéristiques de la cargaison.

Avec 43% des immatriculations enregistrées au cours des entretiens, la «flotte» française de PL est aussi fortement représentée que le sont les pavillons d’Allemagne (en deuxième position avec 28%), du Bénélux et de l’Europe de l’Est réunis.


Pour ce qui concerne le type de marchandises transportées, on comptabilise une part importante de machines et produits manufacturés (42%).

Les denrées alimentaires et les fourrages d’une part et les produits chimiques de base représentent respectivement 14% et 12% du trafic de poids lourds enquêté.

La masse moyenne des cargaisons est d’environ 11 tonnes alors que près d’un PL sur quatre circulait à vide.

les principaux flux d'
les principaux flux d’

Au-delà des premiers chiffres clés, qui pour des raisons techniques se prêtent difficilement à des opérations d’extrapolation, quelles sont les principales interprétations statistiques possibles à partir des sondages effectués?

Le trafic journalier appréhendé par l’étude est estimé à plus de 28 000 PL / jour, qui se répartit comme suit : 66% de trafic d’échange (origine ou destination du trajet en Alsace) ; 31% de trafic de transit (origine et destination en-dehors de l’Alsace) et 3% de trafic interne (origine et destination en Alsace).

Ce dernier, attribué à deux points d’enquête situés davantage à l’intérieur du territoire alsacien pour des raisons pratiques (en l’occurrence Schwindratzheim et Saales), n’a pas été étudié plus finement par la suite en raison de son caractère marginal.

En revanche, les éléments majeurs qui découlent de l’analyse des flux d’échanges et de transit, seront détaillés ci-dessous, notamment à l’aide de cartes simplifiées.

Plus des deux tiers des trafics PL estimés aux limites du territoire alsacien (plus de 18 700 véhicules par jour) sont des flux d’échange.

L’analyse par sens de circulation montre que les flux entrants et sortants s’équilibrent, tant au niveau de l’ensemble de l’Alsace qu’au niveau de chacun des sites d’enquête.

Les postes de Fontaine sur A 36, de Schwindratzheim sur A 4 et du pont de l’Europe sur la RN 4 constituent les principaux points de passage avec respectivement 25%, 17% et 11% de l’ensemble des flux d’échange.

Globalement, les échanges en termes de transport routier de marchandises se partagent quasiment à parts égales entre l’étranger (48% du trafic entrant et sortant d’Alsace) et le reste de la France (52%).

Il apparaît que les zones françaises le plus en relation avec l’Alsace sont tout d’abord la Lorraine (près de 22% de l’ensemble du trafic d’échange), puis la Franche-Comté (plus de 14%) et dans une moindre mesure le Sud-Est de la France (5,2%).


Pour ce qui concerne le trafic en provenance ou à destination de l’étranger, les échanges s’établissent principalement avec l’Allemagne (35% des flux totaux d’échange) et surtout le Bade-Wurtemberg (qui représente à lui seul plus du quart de l’ensemble du trafic d’échange avec l’Alsace), sans oublier la Suisse (4,4% avec le Liechstenstein) ni le Bénélux (3,2%).

L’analyse par zone d’emploi confirme l’importance des trois métropoles alsaciennes..

Les agglomérations de Strasbourg, Mulhouse et Colmar sont à l’origine de respectivement 26%, 22% et 12% des échanges.

les principaux flux de transit vers la France
les principaux flux de transit vers la France

Le secteur de Mulhouse présente une particularité puisqu’il est davantage tourné vers le marché français d’outre-Vosges (67% des flux).

L’Alsace est aussi une région de transit, avec près de 8 900 PL quotidiens.

Les trois principaux points de passage des flux «traversants» sont, les postes de Fontaine qui totalisent près de 29% des flux de transit, d’Ottmarsheim (21%) et enfin de Schwindratzheim (16%).

Nonobstant la position frontalière de l’Alsace, ce trafic de transit comprend d’une part le transport routier international en relation avec une région française (à hauteur de 58% du transit total estimé) et d’autre part l’ensemble des flux ayant pour origine et destination un pays étranger (42%).

les principaux flux de transit internationaux
les principaux flux de transit internationaux

Ces deux familles sont représentées sur les cartes n°3 et n°4.

Compte tenu de son étendue, la zone géographique la plus impliquée par la première catégorie de transit est le Sud-Est de la France (qui cumule 17% du transit total).

La Lorraine (11%), la Franche-Comté (10%) et l’Ouest de la France (8%) occupent les places suivantes, juste devant l Île de France (5,6%).

Ces régions ou groupes de régions présentent une activité de transit majoritairement avec l’Allemagne (principalement le Bade-Wurtemberg) et l’Europe de l’Est, loin devant la Suisse.


En second lieu, pour ce qui concerne les flux de transit internationaux à plus ou moins grande échelle, la péninsule ibérique et l’Allemagne se taillent la part la plus importante avec chacune l’équivalent de près d’un quart de l’ensemble du trafic de transit estimé.

Le Bénélux arrive en deuxième position avec un ratio de 11%, suivi par l’Italie et la Suisse (à égalité avec 9%).

les principaux flux de transit internationaux
les principaux flux de transit internationaux

Ces mouvements sont principalement concentrés sur le réseau autoroutier alsacien (A 36, A 4 et A 35), outre les axes de la RD 4 à Beinheim et dans une moindre mesure de la RN 4 au niveau du pont de l’Europe.

Le sondage sur ce dernier poste a été effectué avant la mise en service en 2002 du pont Pflimlin sur la RN 353.

Compte tenu des résultats des derniers comptages automatiques de trafic, on peut cependant conjecturer qu’environ 20% des flux est-ouest transitant à proximité de Strasbourg s’effectue à présent sur la nouvelle voie.

les principaux flux de transit par poste d'enqu
les principaux flux de transit par poste d’enqu

Les trafics d’échange : – sont deux fois plus importants que les trafics de transit ; – s’équilibrent entre le reste de la France (Lorraine : 4 080 PL/j ; Franche-Comté : 2 620 PL/j) et l’international (Allemagne et en particulier le Bade-Wurtemberg : 4 790 PL/j) ; – se concentrent essentiellement autour de Strasbourg, Mulhouse et Colmar.

Fanch