Instauration d’une taxe «antipoids lourds» en Alsace

Le député bas-rhinois Yves Bur (UMP) est en train d’échauffer les transporteurs routiers.

En cause, un amendement cosigné par onze élus alsaciens de la majorité, qu’il a présenté à l’Assemblée dans le cadre de la loi sur le développement et la sécurité des transports.

Le texte, adopté la semaine dernière, prévoit qu «à titre expérimental dans la région Alsace et pour une durée de cinq ans, les véhicules [de plus de] 12 tonnes peuvent être soumis, lorsqu’ils empruntent des routes d’usage gratuit à proximité d’axes autoroutiers à péage, situés ou non sur le territoire français, à une taxe (…) dont le montant est compris entre 0,001 et 0,015 euro par tonne et par kilomètre».

Soit un coût jusqu’à 60 centimes d’euro par kilomètre pour un poids lourd de 40 tonnes.

Le surplus est évalué à 2000 véhicules par jour, sources de bouchons et de dégradation des infrastructures.

Cet automne, pour enrayer le report du trafic, le ministre délégué à l’Industrie, François Loos, a mobilisé douanes et gendarmerie dans une opération de «dissuasion par l’intensification des contrôles inopinés des poids lourds».

Insuffisant selon Yves Bur, qui jubile du succès de son «action à la hussarde mais finement bordée du point de vue du droit à l’expérimentation garanti par la Constitution».

Le texte, soutenu par les collectivités locales, a été adopté contre l’avis du ministre des Transports, Dominique Perben, qui l’a jugé «pas raisonnable sur le plan économique».

Hier, lors d’une conférence de presse, les organisations patronales (Unostra, Urta-FNTR et TFL) ont demandé «l’annulation immédiate de cet amendement», ou la non-publication du décret d’application.

Fanch