Les cabinets d’études se penchent sur la rivalité entre Linux et Windows

Une batterie d’études comparatives entre Linux et Windows ont été rendues publiques ces dernières semaines. Leurs résultats sont surprenants, voire contradictoires…

Quel est le meilleur système d’exploitation : Linux ou Windows ? Qui gagnera la guerre des OS (Operating System) entre le mouvement open source et Microsoft ? C’est à ce genre de débats, d’ordinaire réservés aux aficionados de l’informatique, que se sont intéressés plusieurs cabinets d’analystes américains. Contradictoires, leurs résultats sont loin d’être informatifs.

Lundi dernier, le cabinet d’études Meta Group a prédit que Microsoft rendrait une partie de son catalogue de logiciel compatible avec Linux et ce, à partir de l’année 2004. Le Meta Group s’appuie sur une analyse économique du marché des serveurs pour expliquer son point de vue.

En 2007, la moitié des serveurs vendus dans le monde fonctionneront avec Linux, toujours selon le Meta Group. Microsoft ne peut pas tourner le dos à une telle manne financière, estiment les analystes. Par conséquent, Microsoft adaptera progressivement ses composants .NET, puis ses applications de back office (SQL Server, IIS, Exchange…) au système d’exploitation open source Linux, parie le Meta Group.

Windows 2000 jusqu’à 22 % moins cher que Linux

Si l’on suit le raisonnement du Meta Group, Linux devrait voir passer ses parts de marché de serveurs, actuellement d’environ 20 %, à près de 50 % en deux ans. Et ceci, malgré un coût total de possession plus élevé que son concurrent Microsoft Windows 2000 !

Car le coût total de possession (TCO : Total Cost Ownership) de serveurs Linux serait plus élevé que celui de serveurs Windows 2000 sur cinq années, selon une des dernières études publiées par IDC.


Après avoir interviewé les responsables techniques de 104 sociétés américaines, les analystes d’IDC sont parvenus à des résultats surprenants. S’il est vrai que Linux revient moins cher en tant que serveur Web, Windows 2000 coûte de 11 à 22 % moins cher que son homologue open source, en tant que serveur d’impression, de fichiers, ainsi que pour les applications de sécurité et les infrastructures réseau.

En effet, le coût d’acquisition des logiciels ne représente que 4,6 % du coût total de possession d’un serveur sur cinq ans. A l’inverse, les frais de personnel représentent environ 62% du coût opérationnel d’un serveur, estime IDC.

Même si Linux ne coûte presque rien à l’acquisition, cela ne suffit pas à compenser le coût plus élevé des administrateurs Unix-Linux par rapport à leurs homologues du monde Windows. Les frais de personnel sont environ 30 % plus élevés sur les systèmes Linux que sur les systèmes Windows, observe IDC.

Sur 29 alertes de sécurité, 16 concernent Linux contre 7 pour Windows

Les analystes de ce cabinet d’études estiment cependant que les différences de coût entre Linux et Windows devraient s’estomper avec le temps. En effet, plus Linux sera diffusé dans les entreprises, plus il sera facile de trouver du personnel qualifié pour ce système d’exploitation.

Enfin, une étude publiée par Aberdeen Group montre que Linux a généré plus d’alertes de sécurité du CERT que Windows sur les dix premiers mois de l’année 2002. Sur 29 alertes, 16 ont concerné Linux contre 7 pour Windows. De plus, aucun virus ou cheval de Troie n’a affecté Windows en 2002, contre 6 en 2001.

De là à conclure que Linux est moins sûr et coûte plus cher que Windows et, malgré ces handicaps, va s’arroger 50 % du marché des serveurs d’ici à 2007… autant croire au Père Noël !

[source – 01net.com]