Création d’entreprise : le gouvernement peut améliorer sa copie

Alors que le projet de loi pour la création d’entreprise de Renaud Dutreil, le secrétaire d’Etat aux PME, devrait être débattu à l’Assemblée nationale la semaine prochaine, les propositions concernant le financement dévoilent déjà leurs limites.

Le financement promet d’être encore pour longtemps la problématique majeure de la création d’entreprises innovantes. D’après une enquête menée par l’IFOP pour l’APCE (Agence pour la création d’entreprise), le manque de capitaux constitue le principal frein à la création d’entreprises pour 67 % des personnes interrogées. Et pour les esprits chagrins, ce n’est pas le projet de loi « Agir pour l’initiative économique » qui y changera quelque chose.

Le projet de loi de Renaud Dutreil, secrétaire d’Etat aux PME trouve déjà ses détracteurs. Les FIP (Fonds d’investissements de proximité) sont plus particulièrement visés. Ces véhicules financiers, alimentés par l’épargne populaire, auront pour vocation d’investir dans des activités économiques régionales. Et par là même devront soutenir la création d’entreprises innovantes locales.

Un amendement demandé en faveur de l’amorçage

Lors des premières assises de la création d’entreprises qui se sont tenues hier à Paris, Gilles Copin s’est interrogé sur l’efficacité des FIP. « Le tout est de savoir si ces fonds vont permettre d’attirer de l’argent vers la création d’entreprises. Comme la vocation des fonds est d’être rentable, il fort probable que leurs gestionnaires investiront dans des entreprises en développement, dont le financement s’avère moins risqué », souligne le fondateur de l’association Vouloir Entreprendre.

Sur le terrain, Anne-Marie Comparini, présidente du conseil régional Rhône-Alpes partage la même crainte : « Même si les FIP sont des outils intéressants, leurs gestionnaires n’investiront pas de leur propre chef dans la création d’entreprises. On ne peut pas faire de l’incitation à l’épargne dans quelque chose de peu rentable. Nous allons donc la semaine prochaine proposer le vote d’un amendement à l’Assemblée nationale pour que 15 % des fonds aillent à l’amorçage ».

Avantages fiscaux pour investisseurs audacieux

Si lors de son allocution, Renaud Dutreil a reconnu que son projet de loi était perfectible, les auditeurs présents n’auront pu s’empêcher de remarquer son penchant pour le « Love Money ». Rien de tel que de faire financer sa petite entreprise par ses proches ! Encore faut-il qu’ils en aient les moyens…

Le fameux tonton d’Amérique pourra désormais investir dans l’entreprise innovante de son neveu. Il bénéficiera (s’il paie ses impôts en France) des mêmes avantages fiscaux que les souscripteurs des FCPR (Fonds communs de placement à risques. Via les Sociétés de capital-risque unipersonnel (SCRU), les business-angels seront désormais dispensés d’impôts sur le revenu, au titre des plus-values et des dividendes.

[source – 01net.com]