Egg France démarre 2003 avec un nouveau président

Marc Luet, auparavant P-DG de Citibank Belgique, prend les rênes de la banque en ligne à Paris, plutôt chahutée en fin d’année après plusieurs controverses sur ses spots publicitaires et sur la fermeture « par erreur » de comptes actifs.

Changement à la tête de la banque en ligne Egg France. Marc Luet prend la succession d’Olivier de Montéty au titre de président du directoire de la société. La banque, propriétaire des actifs de Zebank depuis le printemps 2002, veut visiblement attaquer la nouvelle année en rompant avec le parfum de scandale qui a entouré le lancement de son offre de carte de crédit permanent.

Marc Luet, 39 ans, est l’ancien P-DG de Citibank en Belgique. Sa nomination doit encore obtenir l’approbation des autorités bancaires, précise la société dans un communiqué. Il sera également membre du comité exécutif de Egg PLC, maison mère britannique de Egg France. Sa tâche: «Nous aider à atteindre notre objectif d’acquérir un million de clients d’ici les trois ans qui viennent», explique Richard Duvall, directeur du développement international de Egg.

De son côté, Olivier de Montéty ne quitte pas la société pour autant. Il va «prendre un poste stratégique avec comme mission le développement d’une gamme de produits et services d’investissement pour étoffer l’offre globale de Egg en France», poursuit le communiqué.

Une carte assortie d’un crédit permanent

Selon les chiffres de la société, sa nouvelle offre est déjà un succès quantitatif: elle a acquis environ 28000 nouveaux clients au cours de son premier mois, en novembre. Pourtant, le lancement de la carte Egg ne s’est pas fait sans remous. Les premiers soubresauts ont eu lieu dès la mi-novembre du côté des associations de consommateurs. L’UFC-Que Choisir et l’Afub (Association française des usagers des banques) ont stigmatisé ses publicités, qui ne comportaient pas toutes les mentions légales obligatoires, et ses conditions contractuelles, accusées de «tenter de tromper les consommateurs sur la réalité».

Egg propose à chaque client, détenteur de sa carte, de lui reverser 1% (hors offre spéciale) du montant des achats qu’il aura réglés avec celle-ci. Mais la banque n’avait pas clairement indiqué qu’une offre de crédit permanent (crédit « revolving ») était assortie à cette carte. Ainsi, à la fin du mois, au moment de l’arrêté des comptes, le client peut soit choisir le paiement comptant sans frais de tous ses achats, soit préférer un règlement échelonné sous forme de mensualités fixées à l’avance, explique l’UFC-Que Choisir. «Dans ce second cas, l’option crédit est alors activée avec un taux annuel de 12,7% (plus cotisation de la carte)».

Comptes actifs fermés par erreur

La banque a rencontré les deux associations, et procédé aux ajustements nécessaires pour se mettre en conformité avec leurs exigences d’informations légales des consommateurs. Mais les ennuis ont continué. Trois de ses spots publicitaires, sur un registre plutôt provocant (un chaton jeté d’un toit, un Suisse brûlé au lance-flammes et un nain mangeant de la soupe), n’ont pas eu l’heur de plaire au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). Lequel a exigé début décembre qu’ils soient retirés des écrans télévisés.

Dernière «mésaventure»: en procédant à une opération de « nettoyage » des comptes récupérés lors de l’acquisition de Zebank, Egg ferme malencontreusement, selon ses dires, de nombreux comptes encore actifs. Aussitôt la révolte des clients concernés s’organise, et l’Afub met en demeure Egg de régulariser la situation. La banque balbutie dans un premier temps sa communication, puis finit par reconnaître son erreur. «Toutes les cartes ont été réactivées le 22 décembre», explique à présent à ZDNet une porte-parole d’Egg, «sauf quelques cas qui sont actuellement traités individuellement». D’où la nécessité d’entamer 2003 sur de nouvelles bases pour redorer un blason quelque peu écorné.

[source – ZDNet.fr]