Une tendance intéressante se manifeste depuis quelques mois au pays de l’oncle Sam. Le traditionnel pack Microsoft Works (Works, Word, Encarta, Money), vendu une centaine de dollars aux OEM est en effet délaissé par certains constructeurs au profit de solutions alternatives, telles que Wordperfect Suite de Corel, ou Star Office de Sun.
Parmi les « déserteurs », on compte des alliés de longue date comme Dell ou Gateway. HP-Compaq et Sony en font aussi partie. Bref, quasiment toutes les marques qui comptent en matière d’informatique grand-public.
La tendance n’est pour le moment visible qu’aux Etats-Unis. La concurrence y est en effet est d’autant plus rude que le marché du PC y devient presque exclusivement un marché de renouvellement. On peut toutefois s’attendre à la voir arriver rapidement en Europe si les résultats sont probants. Il s’agit en effet de « tests » dans la plupart des cas, avec des offres limitées à certaines gammes. Toujours est il que Sony vient de franchir le pas et va offrir Star Office dans ses configurations Vaio vendues en Europe.
Rien de bien menaçant dans l’immédiat, mais c’est une tendance qui pourrait s’avérer inquiétante pour Microsoft à moyen terme. Office et Windows se renforcent mutuellement et soutiennent à eux deux le géant du logiciel. Si des alternatives comme Star Office se répandent, on peut imaginer que l’atout principal d’Office, qui est d’être le « standard universel », va disparaître. Pire encore, comme Star Office est également disponible sur Linux, c’est l’avantage de Windows en tant que plate-forme de référence qui pourrait être ébranlé au passage.
On peut dire que c’est le revers de la médaille : en imbriquant toujours plus ses activités, on étend à d’autres secteurs un avantage acquis dans un seul, mais on prend le risque d’un effondrement généralisé dès qu’une des fondations est entamée. On va dire qu’il est un peu prématuré de parler d’effondrement. Certes, ce n’est pas demain la veille qu’Office ou Windows vont être sérieusement menacés. Mais depuis quelques années, on avait l’impression que la concurrence dans le secteur des suites bureautiques avait disparu, et il est assez étonnant de voir qu’elle est encore vivante et prête à mordre.
On peut aussi être cynique et se dire que les constructeurs de PC savent très bien que les acheteurs veulent avant tout du Microsoft, mais que tout le monde a un voisin, un cousin, ou un chien qui connait quelqu’un qui peut avoir une version piratée d’Office. Pourquoi augmenter le prix du PC en faisant payer quelque chose que les utilisateurs peuvent avoir gratuitement ?
[source – inpact-hardware.com]