Dans un communiqué, VeriSign réfute les accusations de l’Icann sur son service de redirection des adresses en « .com » et « .net » erronées. Une fonction qui, d’une manière différente, s’applique pourtant au « .museum ».
L’Icann accorderait-elle à certains gestionnaires de domaines (registrar) ce qu’elle refuse à d’autres ? Quand on tape une adresse Web erronée avec l’extension « .museum » (par exemple, « http://www.nimportequoi.museum/ »), on tombe sur une page très sobre nous signalant que l’adresse en question n’est pas active. Deux liens s’affichent ensuite : un lien vers un annuaire (disons une liste de quelques centaines de sites) des adresses disponibles. L’autre lien renvoie sur une page explicative sur l’usage du « .museum ». Bref, quand on tape une adresse erronée en « .museum », on ne tombe pas sur une erreur système comme avec les extensions courantes mais sur une page Web spécifique.
C’est exactement ce que la communauté du Web et l’Icann ont reproché à VeriSign, qui a mis en place un service de redirection des adresses erronées en « .com » et « .net » vers son serveur de recherche SiteFinder. Certes, le cas n’est pas tout à fait comparable. MuseDoma, le registrar du « .museum », ne redirige l’internaute vers ses serveurs que lorsque celui-ci clique sur un des liens proposés dans la page de notification d’erreur. MuseDoma ne propose d’ailleurs aucune URL proche de celle recherchée, comme le faisait SiteFinder. On peut donc supposer que la notification d’erreur n’est pas motivée par une exploitation économique (via des liens sponsorisés ou de la publicité éventuelle) de la part de MuseDoma (qui d’ailleurs n’est pas une société commerciale mais une association qui définit sa politique en accord avec l’Icann). De plus, une saisie erronée d’un e-mail (« nimportequoi@nimporteou.museum », par exemple) renvoie bien un message d’erreur (550) à l’expéditeur. De plus, il est vrai que, contrairement aux « .com » et « .net », le « .museum » est réservé aux musées exclusivement. Bref, si les deux affaires ne sont pas tout à fait comparables, la différence de traitement fait aux deux gestionnaires de domaines reste sujette à interrogation.
Verisign expose ses arguments
De son côté, VeriSign a répondu aux accusations de l’Icann. Dans un communiqué, le registrar des « .com » et « .net » affirme avoir respecté les standards de l’IETF (Internet Engineering Task Force) au niveau de la gestion des DNS (les systèmes de gestion des noms de domaine au niveau serveur) et n’a donc « à aucun moment violé les spécifications des DNS elles-mêmes ». Autre reproche fait par l’Icann : la sécurité d’Internet. VeriSign réfute ces accusations en affirmant gérer quotidiennement plus de 10 milliards de requêtes (à raison de 140 000 par seconde) avec un taux d’efficacité de 100 %. VeriSign ajoute qu’elle a investi des dizaines de millions de dollars pour assurer la stabilité et la sécurité des DNS de la zone « .com » et « .net » et que l’ajout de son wildcard A n’a en rien compromis cette stabilité. Autant d’arguments que VeriSign compte exploiter pour faire avancer les négociations avec l’Icann et relancer son service SiteFinder.
[source – vnunet.fr] Christophe Lagane