La RIAA dévoile ses premiers arguments contre les adeptes du « peer-to-peer »

Le syndicat des majors du disque fait l’objet d’une plainte d’une internaute, qui l’accuse de violer sa vie privée en cherchant à obtenir son identité. La RIAA, elle, veut prouver que de nombreux fichiers stockés sur son disque dur proviennent de Napster.

Le puissant syndicat des maisons de disques américaines, la RIAA, lève une partie du voile sur les éléments de preuve qu’il fournira à la justice pour faire condamner les pirates qu’il a identifiés. Ces informations sont apparues dans des documents que l’association a déposé cette semaine, devant le tribunal fédéral de Washington.

La RIAA y est poursuivie pour avoir demandé à Verizon de révéler l’identité de l’internaute connectée sous le pseudo « Nycfashiongirl », et soupçonnée d’avoir mis illégalement à disposition du public près de 900 fichiers audio, via des systèmes d’échange de fichiers. La jeune femme mise en cause refuse de voir son anonymat levé et a répliqué en accusant la RIAA de violer sa vie privée et ses droits constitutionnels.

L’internaute affirme avoir acheté un ordinateur qui contenait déjà des fichiers musicaux. Elle aurait ensuite sauvegardé ses propres CD sur son disque dur et utilisé le logiciel Kazaa pour écouter cette musique. Selon ses avocats, elle a tenté plusieurs fois d’empêcher le partage de ces fichiers avec d’autres internautes.

Analyse des « metadata » des fichiers illégaux

La version présentée par la RIAA est très différente. Le syndicat dit avoir examiné le dossier «fichiers partagés» de l’utilisatrice, au cours de ses connexions sur le système peer-to-peer. Il aurait contenu plus de 900 titres, téléchargés à partir de Kazaa et même du défunt Napster. Pour parvenir à ces conclusions, l’association a examiné les «metadata», ces informations attachées à chaque fichier et qui permettent son identification.

Les données correspondent exactement aux empreintes numériques de fichiers téléchargés via Napster, explique la RIAA. Celle-ci conserve, en effet, une base de données regroupant une grande partie des caractéristiques numériques des chansons échangées par les adeptes du pionnier des systèmes peer-to-peer. «Tous ces facteurs indiquent que l’utilisatrice anonyme échangeait fréquemment des fichiers, dans des proportions significatives et de façon totalement illégale», écrit le syndicat américain.

L’avocat de l’internaute ( qui a souhaité rester anonyme) promet de répondre plus en détail à ces allégations dès la semaine prochaine. Il rappelle que la priorité de sa cliente est d’empêcher la violation de sa vie privée, non pas de se défendre contre une accusation de téléchargements illégaux.

[source – ZDNet.fr] John Borland, Estelle Dumout