KaZaa passe au modèle payant

Après Grokster, KaZaa propose à son tour une version payante de son service exempte de publicité.

Sharman Networks annonce KaZaa Plus, une version de KaZaa Media Desktop (2.5.1) sans publicité. L’éditeur promet aussi une recherche renforcée, à savoir jusqu’à 3 000 résultats par requête (contre 200 dans la version classique), la possibilité de les programmer au-delà de 24 heures et de bénéficier de jusqu’à 40 sources pour télécharger les fichiers trouvés. Sont également proposées une option de contrôle de la fréquence des visites sur les documents partagés et la possibilité de n’ouvrir les téléchargements qu’aux utilisateurs les plus partageurs. Mais tout ces avantages ont un prix : 29,95 dollars.

Sharman Networks suit donc les traces de Grokster qui a récemment commercialisé une version Pro, payante et sans publicité, de son logiciel d’échange de fichiers. Profitant probablement de sa position de leader, Sharman Networks se permet de vendre KaZaa Plus 10 dollars de plus que son concurrent. Payants ou pas, rappelons que le téléchargement et le partage de documents soumis à droits d’auteur ou copyright restent illégaux.

L’ombre de la RIAA

On peut s’interroger sur la stratégie de ces éditeurs qui proposent, plusieurs années après l’ouverture de leurs services, des versions payantes de leurs applications. Si le choix d’un service premium pourra séduire quelques utilisateurs, il est difficile de croire que les revenus générés surpasseront ceux issus des annonceurs. D’autant que, dans le cas de KaZaa, il existe déjà des versions, tel Kazaa Lite, exemptes de publicité. Est-ce alors pour redorer, aux yeux de l’industrie du disque essentiellement, une image ternie par le piratage que génèrent leurs services ? Probablement, dans la mesure où, dans le cas de Kazaa en tout cas, une procédure judiciaire amorcée par la RIAA (Recording Industry Association of America) est toujours en cours. Il est vrai que, depuis sa version 2.5, KaZaa inclut dans les résultats des recherches des fichiers « légaux » et payants (musique, logiciels ou vidéo). Une façon de prouver sa bonne foi face à l’impossibilité de contrôler l’usage de ses produits par les internautes ?

[source – vnunet.fr] Christophe Lagane