L’organisation américaine lance un concours d’images animées pour faire connaître auprès des auteurs d’oeuvres numériques la notion de licence libre.
Depuis le 5 août, les internautes du monde entier sont invités à participer au concours organisé par l’association américaine CreativeCommons . Dotée de multiples récompenses, la compétition durera jusqu’à la fin de l’année, et vise à promouvoir une démarche originale, basée sur le partage et l’élargissement de la notion de licence. Les participants sont invités à soumettre leurs clips, ne pouvant excéder deux minutes, mais pouvant comporter vidéo, animations, textes et sons. L’utilisation d’oeuvres existantes « non copyrightées » est bien sûr encouragée.
Une licence à géométrie variable
Créé en 2001, le projet CreativeCommons (CC) a véritablement démarré à la fin de l’année dernière, avec les premières licences libres rendues publiques. L’ambition de CC est d’une part, de généraliser la notion de copyright (à tous les individus auteurs d’une oeuvre numérique, qu’il s’agisse de sites Web, de photographies, de musique ou de bandes dessinées…), et d’autre part, de l’assouplir.
Ainsi, chaque auteur peut choisir une licence qui s’applique à ses oeuvres et à ce qu’il souhaite en faire. Il peut par exemple décider d’autoriser la copie, mais seulement s’il est cité en tant qu’auteur. Il peut aussi choisir de libérer tous les droits sur ses oeuvres, mais seulement dans le cadre d’une utilisation non commerciale. Au total, 11 licences distinctes permettent aux auteurs de protéger leurs oeuvres.
La démarche, initiée par un groupe d’experts – avocats, professeurs de droit, ingénieurs ou créatifs -, vise donc à appliquer le concept du logiciel libre à toutes les formes d’oeuvres, mais surtout à éviter que le copyright ne nuise à la diffusion artistique et créative. « Notre but n’est pas seulement d’augmenter le quantité de matière brute accessible en ligne, mais aussi qu’elle soit plus facile et moins chère d’accès », expliquent les fondateurs.
Un concept qui a déjà séduit des centaines d’auteurs
CC a également développé des méta-données et des tags permettant, de façon automatisée, d’associer un contenu numérique avec sa licence. Le procédé permet par exemple d’utiliser un moteur de recherche pour trouver des photographies qui peuvent être utilisées librement, ou des extraits musicaux dont les auteurs autorisent la duplication.
Plusieurs centaines d’auteurs ont d’ores et déjà choisi cette méthode pour distribuer plusieurs milliers d’oeuvres numériques , et la démarche de CC semble susciter un engouement croissant sur le Web. Toutefois, le concept de « copyright libre » ne fait – on s’en doute – pas l’unanimité. Lawrence Lessig, professeur de droit et co-fondateur de CC, publiait sur son blog il y a quelques jours la réponse adressée par le service juridique de Vivendi Universal, propriétaire du site MP3.com : « Rien ne remplace les protections légales fournies par l’enregistrement au Copyright Office – et certainement pas vos « licences libres » . […] Nous vous demandons de cesser de contacter nos artistes via notre site Web pour les solliciter au sujet de vos produits et services . »
[source – 01net.com] Cyril Fievet