Le site de téléchargement musical a disparu depuis presque un mois, mais les majors ont quand même décidé de traîner ses propriétaires en justice. Ces derniers semblent avoir accumulé les allégations mensongères pour tromper les internautes.
Puretunes n’aura pas fait long feu. Le site géré par la société espagnole Sakfield proposait aux internautes de télécharger à volonté des titres musicaux, contre un abonnement fixe et limité dans le temps. Après seulement trois semaines d’activité, il a disparu de la Toile à la mi-juin, sans donner aucune explication.
Mais ce laps de temps lui aura suffi pour duper des centaines d’internautes et surtout pour s’attirer les foudres du puissant syndicat américain des maisons de disques, la RIAA (Recording Industry Association of America). Lequel a intenté un procès le 8 juillet à Sakfield pour «violation du copyright», devant la cour fédérale de Washington. Le groupe de pression affirme également que la société espagnole a induit le public en erreur, en prétendant être un distributeur de musique en ligne autorisé, alors qu’elle n’avait obtenu aucune licence de la part des ayants droit.
Puretunes certifiait pourtant être en conformité avec la loi espagnole sur la protection du droit d’auteur. Ses responsables disaient avoir obtenu des licences de la part de deux agences de gestion des droits d’auteurs: l’Association espagnole des éditeurs et des auteurs (SGAE) et l’Association des auteurs, compositeurs et interprètes (AIE).
Des fichiers volés au concurrent Weblisten
Insuffisant aux yeux de la RIAA. Puretunes aurait dû demander la permission des majors américaines avant de commencer à diffuser leurs titres, martèle l’association. D’autant que le site, via un partenariat avec le système « peer-to-peer » Grokster, a essayé de développer son activité aux États-Unis.
Il apparaît également, selon une enquête du Los Angeles Times, que les affirmations de Puretunes, concernant la légalité de ses activités, soient loin de la réalité. Interrogé par le quotidien californien, Gonzalo Mora, directeur vidéo et multimédia de la SGAE, explique avoir certes discuté avec la société, mais ne lui avoir jamais accordé de licence. À sa connaissance, il en va de même avec l’AIE.
D’après lui, Puretunes se serait aussi débrouillé pour récupérer, de façon illégale, une partie des fichiers distribués par Weblisten, une autre société espagnole qui fonctionne sur le même modèle. Cette dernière a retrouvé son propre tatouage électronique dans nombre des titres vendus par Puretunes, a expliqué Gonzalo Mora.
[source – ZDNet.fr] Estelle Dumout