Steve Jobs a-t-il mesuré tous les risques de son nouveau business ? Et que pensent les Beatles, et le gardien de leurs droits Apple Records, de l’iPod, d’iTunes, et de l’engouement d’Apple pour business musical ?
Petits rappels historiques pour les nostalgiques… et les autres !
C’est en référence aux Beatles que Steve Jobs a nommé sa société Apple Computer. Aux Beatles, mais surtout à leur label musical, Apple Records, que le groupe a créé en 1968, un an avant de cesser d’enregistrer ensemble, puis de se séparer.
Les droits musicaux des Beatles ont été regroupés sous ce label, chapeauté par une holding dénommée… Apple Corps. Une toute petite structure, dirigée par Neil Aspinall, assise sur une poule aux oeufs d’or. Et qui distille au compte goutte les produits estampillés Beatles, comme la compile ‘1’ et le DVD ‘The Beatles Anthology’, sortis récemment.
Et Apple Corps contrôle tout, du marketing à la sortie des albums des Beatles, à l’encaissement des royalties afférentes, ainsi qu’au difficile portage des titres sur les supports issus des nouvelles technologies. Il a fallu attendre, par exemple, jusqu’en 1987 avant que certains albums sortent en CD, et cette année pour la sortie d’un premier DVD.
L’absence des Beatles sur le Net ne surprendra donc personne, d’autant qu’Apple Corps peut se révéler très procédurier… Les Beatles ont toujours été notoirement protecteurs sur leurs droits. Quand on vit d’une mine d’or, on la protège jusqu’au bout!
Apple Corps contre Apple Computers
Apple Corps serait prêt à poursuivre Apple Computer en justice? Ce ne serait pas la première fois ! Dès 1981, les Beatles n’ont autorisé Steve Jobs à exploiter leur marque Apple qu’après la signature d’un engagement à ne pas faire de business dans la musique!
Au milieu des années 80, le développement par Apple de logiciels et fichiers musicaux s’est terminé en 1991 par le versement de 26 millions de dollars à Apple Corps, et une nouvelle promesse de ne pas s’engager plus loin dans le business de la musique.
Mais, malgré ses promesses, Apple s’engage de plus en plus dans la musique. Avec le baladeur numérique iPod, élu walkman du millénaire, puis le service de téléchargement payant de musique en ligne iTunes, à 99 cents le morceau. Le rachat de Warner Music a été évoqué récemment, ainsi qu’un projet de joint-venture avec Amazon.
iPop et iTunes vont-ils fâcher Apple Corps ?
Certaines mauvaises langues feront remarquer que, malgré le souhait de Steve Jobs, les Beatles ne figurent pas dans le catalogue d’iTunes. Une mesure de rétention de Apple Corps contre Apple Computer ? Non point, les Beatles ne sont proposés par aucun service en ligne, tout simplement.
Aucune information n’a encore filtré chez Apple Corps sur d’éventuelles poursuites à l’encontre d’Apple Computer. Mais la holding a toujours été secrète, et leur ‘attorney’ Nick Valner sait prendre son temps. D’autant que l’affaire, si elle était portée en justice, pourrait représenter une nouvelle source de revenus pour les survivants et ayants droit des Beatles.
« Nous sommes très vigilants quant aux suites à donner à ces choses » a déclaré un homme de loi fidèle depuis plus de vingt ans à Apple Corps. Steve Jobs est-il encore un fan des Beatles ?
Souvenir : le 45 tours Apple Records en version française
La première Apple Boutique, Baker Street, London
[source – Silicon.fr] Yves Grandmontagne